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Réforme El Khomri: la grogne des militants PS dans l’Hérault

Alors que le projet de réforme du Code du travail soulève les critiques des syndicats, les militants PS fulminent aussi. Dans l’Hérault, ils viennent de voter une motion appelant le gouvernement à écouter les organisations syndicales.

L’avant-projet de réforme du code du travail provoque une levée de boucliers dans l’Hérault. Les militants PS de ce département ont adopté mardi une motion pour interpeller le gouvernement. Avec 74 votes pour, 2 voix contre et une abstention, les militants de l’Hérault sont quasi-unanimes: ils ne veulent pas de la réforme défendue par Myriam El Khomri.

"Je suis un peu sidérée, il faut réagir, plaide une militante sur BFMTV. Il faut absolument que ce texte de loi ne passe pas. C’est incompréhensible qu’un président de la république qui se dit de gauche puisse proposer ça, à un an tout juste de la présidentielle." 

Plafonnement des indemnités aux prud’hommes, journées de travail rallongées, autant de mesures qui soulèvent l’indignation dans cette section PS. "Le gouvernement doit écouter les militants qui aujourd’hui ne sont pas du tout en phase avec ces propositions, on doit revenir à des choses beaucoup plus sereines", poursuit un autre militant.

L'hypothèse d'un recours au 49-3 décrié

Mais au-delà du contenu de la loi, c’est aussi la menace d’un passage en force à l’Assemblée qui inquiète ces socialistes. Le gouvernement envisage en effet l’utilisation de l’article 49-3 pour faire adopter le projet de loi par les parlementaires. La motion votée par les militants de l’Hérault réclame l’engagement d’un débat parlementaire sans recours au 49-3 et davantage de dialogue avec les syndicats.

"Il semblerait que les organisations syndicales et les salariés n’aient pas été associés comme ils auraient dû l’être à la préparation de ce pré-projet de loi, et nous considérons qu’il y a donc matière à reprendre ce travail-là", résume Hussein Bourgi, Premier secrétaire de la fédération PS de l’Hérault.

Les militants s'interrogent par ailleurs sur le timing de ce projet de loi. Ils ne comprennent pas l'urgence à le présenter en conseil des ministres dès le 9 mars prochain. D'ici là, ils espèrent être entendus par le gouvernement. 

C. B avec Rym Bey et Audrey Guiraud