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Quatre candidatures acceptées pour briguer la tête du Parti socialiste

Le siège du Parti socialiste en décembre 2017 (photo d'illustration)

Le siège du Parti socialiste en décembre 2017 (photo d'illustration) - Stéphane de Sakutin-AFP

Les candidatures de Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel ont été validées pour prendre la direction du Parti socialiste. Celle de Delphine Batho a quant à elle été rejetée.

Quatre hommes - Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel - sont désormais officiellement candidats pour briguer la tête du PS et tenter de lui redonner vie après les débâcles électorales de 2017. Tous les quatre ont vu leur candidature validée par la commission préparatoire du congrès, a indiqué ce samedi Rachid Temal, le coordinateur du parti, à l'issue d'un conseil national du PS.

"Le congrès est lancé, maintenant il y a deux mois de débats dans les fédérations, dans les sections", a déclaré Rachid Temal à la presse. Les deux tours de l'élection, auxquels 102.000 militants sont appelés à participer, auront lieu les 15 et 29 mars. Le 78e congrès du PS se tiendra à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les 7 et 8 avril.

"Le combat continue", a déclaré Delphine Batho

Deux candidatures, celles de la députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho, et de Myriam Petit, une militante, ont été rejetées faute d'avoir recueilli les parrainages suffisants - seize membres du conseil national, contre un seul auparavant. Le conseiller régional Julien Dray, qui hésitait, ne s'est finalement pas présenté.

L'ancienne ministre de l'Écologie, qui avait ardemment combattu depuis deux semaines le relèvement du nombre de parrainages requis, décidé en décembre, a pris acte devant la presse de la décision de la commission, tout en la jugeant "contraire à l'intérêt collectif de la gauche, contraire à l'intérêt collectif du PS". "Le combat continue (...) J'ai commencé une démarche politique que je vais poursuivre", a déclaré Delphine Batho, promettant de ne pas quitter le parti.

S'exprimant après elle devant les journalistes, le député Luc Carvounas l'a "appelé(e) à venir à (ses) côtés plutôt que de rester à la porte du congrès". "Nous avons cette même ambition de renverser la table, de tourner la page, de changer les pratiques", a-t-il argumenté.

"Delphine est utile à ce parti (...) C'est quelqu'un de talent", a souligné Olivier Faure, tout en regrettant la "forme" de ses critiques. "Ce qu'elle veut dire c'est qu'il faut changer profondément et c'est ce que nous allons faire".

Olivier Faure favori

Au seuil de la campagne, le président des députés PS à l'Assemblée apparaît plus que jamais comme le favori de l'élection, après avoir reçu le soutien de l'ex-première secrétaire, Martine Aubry, du collectif "Vive la Social-Démocratie" emmené notamment par l'ancien député vallsiste Philippe Doucet, et du "collectif des fédérations" conduit par Sébastien Vincini et Emmanuel Grégoire, patrons des puissantes fédérations de Haute-Garonne et de Paris.

Le ralliement de Valérie Rabault, représentante de la motion "La Fabrique" lors du Congrès de Poitiers de 2015, a permis à Olivier Faure d'agréger une partie de l'aile gauche du parti, selon Willy Bourgeois, proche d'Arnaud Montebourg.

"Olivier va faire un périmètre très large (...) Il a su redonner envie aux socialistes d'avoir un destin commun", a affirmé le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

"La grosse inconnue, c'est qui votera"

Si Olivier Faure et Stéphane Le Foll ne se distinguent pas forcément beaucoup "sur le fond et les valeurs", il y a une "vraie différence" entre les deux hommes sur le plan de la "démarche", "plus collective" pour Olivier Faure, et sur le plan de l'organisation du PS, que le patron des députés PS s'est engagé à bousculer, estime l'ancienne porte-parole du parti Corinne Narassiguin.

Le match, pour autant, n'est "pas plié", selon Corinne Narassiguin. "La grosse inconnue, c'est qui votera" et "combien viendront voter", note-t-elle. Après le départ de nombreux militants vers La République en marche ou vers "Générations", le mouvement lancé par Benoît Hamon, bien malin qui peut dire quels sont les nouveaux équilibres au sein du Parti socialiste.

En tout état de cause, l'aile gauche apparaît très divisée, entre Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, son représentant naturel. Chantre de l'union de la gauche et l'un des rares députés à ne pas avoir voté la confiance au gouvernement en juillet, Luc Carvounas a obtenu ce samedi le soutien des amis de Benoît Hamon restés au PS, selon le député Régis Juanico.
C.H.A. avec AFP