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Parti socialiste

Quand Montebourg évoque les "talibans du droit" de la Commission européenne

Arnaud Montebourg en 2014 alors ministre du gouvernement de François Hollande.

Arnaud Montebourg en 2014 alors ministre du gouvernement de François Hollande. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Quelques jours après le vote des Britanniques sur le Brexit, l'ancien ministre Arnaud Montebourg sort de son silence médiatique pour dire tout le mal qu'il pense des institutions européennes. Il dénonce la construction européenne "antidémocratique".

"Extrémiste", "autoritaire", "talibans du droit", "intégriste". Arnaud Montebourg a des mots très durs envers les institutions européennes. Dans une interview accordée au Monde, l'ancien ministre du Redressement productif charge durement l'Union européenne qu'il juge "antidémocratique". Alors que les Britanniques viennent de faire le choix de quitter l'ensemble européen, le socialiste voit cela comme un "choc prévisible". "Depuis vingt ans, à chaque fois que les peuples ont été consultés, ils ont manifesté leur rejet de la Construction européenne", juge-t-il.

"L’UE s’est construite contre les peuples", lance celui qui cache assez peu ses ambitions pour 2017. Et les mots employés dénotent une grande sévérité. "Des politiques d’austérité ont été menées de manière extrémiste et autoritaire", et "les orientations de politique budgétaire et monétaire ne doivent plus être décidées par les "talibans du droit" de la Commission, qui ont une vision intégriste de leur rôle", tâcle l'ancien ministre de François Hollande.

Une position de quasi-candidat

Par dessus les critiques de la politique européenne, Arnaud Montebourg dénonce également l'attitude du chef de l'Etat. "Les Français ont voté en 2012 pour le programme de la gauche française et ils ont eu la politique de la droite allemande", estime-t-il, considérant que la France a cédé aux "libéraux autoritaires". "Les résultats du quinquennat de François Hollande sont les mêmes que celui de Nicolas Sarkozy", tranche-t-il.

Une position qui met Arnaud Montebourg dans la peau d'un possible opposant au chef de l'Etat dans le cadre d'une primaire pour l'élection présidentielle. Sur ce sujet, l'ancien ministre a déjà fait savoir qu'il réservait sa réponse, affirmant que sa "liberté serait totale" si cette primaire est organisée "sur mesure pour François Hollande". Face à la candidature probable du président de la République, la ligne incarnée par la gauche du PS apparaît pour l'instant très éparpillée. Outre Arnaud Montebourg, Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon ou encore Gérard Filoche peuvent tenir cette position. 

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