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Quand Hollande et Ayrault fustigeaient la dégradation de la France

Standard and poor's a dégradé la note de la France vendredi, entraînant un flot de réactions politiques (Photo d'illustration)

Standard and poor's a dégradé la note de la France vendredi, entraînant un flot de réactions politiques (Photo d'illustration) - -

Deux ans avant la dégradation de la France par Standard and Poor’s, le pays perdait déjà son triple A. Et à l’époque, François Hollande et Jean-Marc Ayrault étaient les premiers à fustiger cette dégradation, et à s’en emparer politiquement.

La France a été dégradée par l’agence Standard and Poor’s vendredi matin. Le pays est désormais passé au cran "AA". L’agence a estimé que la France avait perdu de sa marge de manœuvre financière et n’était pas en mesure de se réformer davantage, notamment en raison du chômage élevé.

Les réactions s’enchaînent du côté des politiques pour commenter cette dégradation. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est monté le premier au créneau: il estime que l’agence n’a "pas pris en compte toutes les réforme dans son analyse". Quant à Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, il a déploré sur France Info les "jugements critiques et inexacts" de Standard and Poor’s.

L'opposition refuse les arguments du gouvernement

Une défense que l’opposition a vivement rejeté: le sénateur UMP Roger Karoutchi a protesté sur son compte Twitter: "pour Moscovici, S&P se trompe. Comme les Français qui croient que les impôts et le chômage augmentent?"

Standard ans Poors baisse la note de la France.Pour Moscovici S&P se trompe.Comme français qui croient qu impôts et chômage augmentent?Oui?
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) November 8, 2013

Yves Jégo, ancien ministre du Tourisme, y est allé lui aussi de son tweet critique. "Encore un signe que nous avons emprunté la mauvaise voie", écrit-il.

S&P abaisse encore la note de la France à "AA", juge sa marge de manoeuvre réduite Encore un signe que nous avons emprunté la mauvaise voie
— Yves Jégo (@yvesjego) November 8, 2013

Hollande et Ayrault sur le pont en janvier 2012

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les rôles étaient inversés. François Hollande et Jean-Marc Ayrault, dans l’opposition en janvier 2012, ont été les premiers à se saisir de la perte du triple A par la France, le 13 janvier 2012, pour en faire un argument politique. La France était alors en pleine campagne électorale. "La perte du triple A, c’est un sentiment d’humiliation, c’est la rançon d’un quinquennat calamiteux", tweetait ainsi Jean-Marc Ayrault.

La perte du #AAA c'est un sentiment d'humiliation, c'est rançon d'un quinquennat calamiteux http://t.co/VUtz2ASW #dégradation
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) January 13, 2012

François Hollande, à l’époque candidat à la présidentielle, y avait vu la dégradation "d’une politique, pas de la France". "C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause. Elle a manqué de cohérence, elle a manqué de constance et elle manqué de clairvoyance et surtout de résultats".

Quant à Ségolène Royal, elle était la première à réclamer que la dégradation de la France ne soit pas minimisée. "Elle devrait servir d'électrochoc", écrivait-elle.

#AA Ségolène Royal en 2012 sur la perte du triple A pic.twitter.com/lqaXYyxzWZ via @jotajotaescalon
— Salomé Legrand (@Salome_L) November 8, 2013