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Pascal Lamy: "ministre de l'Economie, c'est pas mon trip"

Pascal Lamy, ancien directeur de l'OMC, était l'invité de BFM Politique dimanche soir.

Pascal Lamy, ancien directeur de l'OMC, était l'invité de BFM Politique dimanche soir. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Invité de BFM Politique dimanche soir, l'ancien directeur de l'OMC a expliqué ne pas être intéressé par un éventuel poste au gouvernement.

Invité de BFM Politique dimanche soir, Pascal Lamy, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et auteur de Quand la France s'éveillera (Odile Jacob), est revenu sur son parcours, et a évoqué ses positions sociales-démocrates. Tour d'horizon de ses principales déclarations.

> "Ministre de l'Economie? C'est pas mon trip"

A propos des rumeurs le disant potentiel ministre de l'Economie, en cas de remaniement, Pascal Lamy décline avec le sourire: "Ministre de l'Economie, c'est pas mon trip", lance-t-il.

"J'ai 66 ans, je fais des tas de choses qui m'intéressent dans la vie auxquelles je crois", poursuit Pascal Lamy. "J'essaie d'utiliser ce que je sais faire au bénéfice de mes idées. J'ai été 40 ans de ma vie aux manettes, ça ne me fait pas peur. Mais il y a des tas de moyens de participer au débat public sans être ministre de la République".

Une mission d'ordre mondial, alors, comme l'ONU? "C'est quelque chose que je regarderai, mais en tant que Français, puisque la France siège au Conseil de sécurité de l'ONU, on ne peut pas être secrétaire général de l'ONU. Mais je fais un certain nombre de missions d'ordre mondial, et je pense que c'est là que je peux être le plus utile".

> "Il faut aller chercher des jeunes!"

Pascal Lamy, revenant sur le futur ministre de l'Economie, s'est exclamé: "il faut aller chercher des jeunes!" Et à la question de savoir si cette affirmation disqualifait d'office Laurent Fabius, actuel ministre des Affaires étrangères, il répond: "j'ai beaucoup de respect pour Laurent Fabius, même si nos relations ont toujours été un peu tendues pour des raisons qui tiennent au débat interne du PS dans les années 80. Il a été Premier ministre il y a une trentaine d'années, il a beaucoup d'expérience, mais je pense qu'il faut faire appel aux jeunes. C'est qu'on est dans un pays où la séniorité en politique compte... De ce point de vue, on est quasiment japonais!"

> "La France, seul pays où l'extrême gauche pèse autant"

Pascal Lamy fait-il partie de la majorité? Est-il proche de la social-démocratie de François Hollande? "Dans l'idée qu'il se fait de l'avenir de la France dans le monde et en Europe, oui", répond l'ancien directeur de l'OMC.

"Mais chacun sait que la France est aussi un pays très spécial, où il y a une extrême gauche qui pèse sur la vie publique, depuis Babeuf et la Révolution française", poursuit-il. "Il n'y a pas d'autre pays sur cette planète où il y a une telle extrême gauche, des révolutionnaires qui veulent pendre les aristocrates à la lanterne et taxer les riches en permanence."

> Le désaccord avec Montebourg: "il n'est pas sérieux"

Appartenant à deux ailes radicalement opposées du PS, Pascal Lamy et Arnaud Montebourg ne cachent pas leurs désaccords. Parmi ceux-là, le "coup de gueule" du ministre du Redressement productif contre les maillots de l'équipe de France de football fabriqués en Thaïlande. "Je ne crois pas que l'avenir de l'économie française soit dans les t-shirts", commente Pascal Lamy. "Ce n'est pas sérieux!"

Sur la vision d'Arnaud Montebourg de la mondialisation, Pascal Lamy attaque: "il n'a pas l'attitude positive qu'il devrait avoir. Je ne dis pas que la mondialisation est un bonheur, je dis que c'est ni Dieu, ni diable".

A. K.