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Parti socialiste

Pas de sanction pour les "frondeurs" au bureau national du PS

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis au siège du pari

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis au siège du pari - Joël Saget - AFP

Le PS a rappelé mardi à ses parlementaires l'obligation de "respecter la règle de l'unité de vote de leur groupe", lors du bureau national du parti, avant d'annoncer sa volonté de donner désormais des consignes. Dans le même temps, il demande à être davantage entendu sur la loi Macron, lors de son retour à l'Assemblée nationale en juillet prochain. 

Une synthèse pour clore la fronde de la semaine passée. Lors du bureau national mardi au siège du PS, il n'a pas été question de sanctionner - ce qui aurait été une première depuis 1998 - les "frondeurs" du parti. "Exclure, fermer, réduire, c'est une position de faiblesse", a écrit sur Twitter la membre du "BN" (pour bureau national) Laurianne Deniaud. Quant à Jérôme Guedj, membre de l'aile gauche du PS, il minimise les querelles dans une allusion à la série Game of Thrones et en particulier à un épisode sanglant et traumatisant: "Rassurez-vous, le BNPS, ce n'est pas une boucherie, ce n'est pas du tout les Noces Pourpres (ép 9 saison 3 de #GOT)".

"L'idée était de se sortir par le haut des difficultés rencontrées la semaine dernière. (...) Le PS doit se ressaisir", s'est de son côté sobrement félicité devant la presse le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, alors que l'essentiel des décisions était déjà connu.

Dans les faits, le bureau national du PS a demandé à être davantage entendu sur la loi Macron. "Le parti socialiste réaffirme qu'il est un parti de débat", dit notamment le document distribué en ouverture aux membres et adopté par 29 voix pour, 9 abstentions et aucune contre. Néanmoins de nombreuses absences ont été décomptées puisque le bureau national est constitué de 72 personnes. Les représentants du parti regrettent notamment que le mémorandum adressé au gouvernement avant l'examen du texte, et dans lequel il préconisait par exemple le chiffre de sept dimanches ouverts au commerce contre 12, "n'a pas été étudié comme il aurait dû" et "doit l'être en seconde lecture", début juillet, après son passage au Sénat en avril prochain. 

"Le manque de fraternité a atteint un niveau intolérable"

Mais le parti a aussi rappelé à ses parlementaires l'obligation "en toutes circonstances" de "respecter la règle de l'unité de vote de leur groupe. (... ) La souplesse individuelle de l'abstention au Parlement est devenue une faiblesse collective en se transformant pour une minorité, en volonté de faire tomber le gouvernement". La semaine dernière, "le manque de respect, de fraternité, a atteint un niveau intolérable".

Des consignes de vote à venir

Par conséquent, le Bureau national du PS annonce qu'il "donnera" à l'avenir "ses consignes sur les textes du gouvernement". Et lui seul pourra, le cas échéant donner "la liberté de vote" aux élus de la majorité.

Ainsi le texte "félicite également le gouvernement pour le débat exemplaire mené" à l'Assemblée nationale avec 190 heures de discussion et plus de 1.000 amendements étudiés. Néanmoins, Manuel Valls avait dû engager la responsabilité de son gouvernement et user de l'article 49-3 pour faire adopter en première lecture ce texte. En effet, 25 députés "frondeurs" du groupe PS s'apprêtaient à voter contre et une douzaine à s'abstenir.

S.A. avec AFP