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Parti socialiste

Montebourg "apprécie le courage de Macron", mais souligne "des désaccords avec lui" 

Arnaud Montebourg.

Arnaud Montebourg. - BFMTV

L'ancien ministre du Redressement productif étrenne la nouvelle formule de BFM Politique. Il est l'invité d'Apolline de Malherbe dimanche midi.

Invité dimanche midi d'Apolline de Malherbe et inaugurant la nouvelle formule de BFM Politique (12h-14h puis 18h-20h), Arnaud Montebourg veut expliquer ce que recouvre son "Projet France". L'ancien ministre du Redressement productif précise que "son projet est socialiste, mais pas seulement".

Puis à propos de sa formation politique: "Je rêverais que le Parti socialiste fut différent. On ne sait plus trop ce qu'il est, et les Français sont perdus".

Quant à la primaire à gauche, Montebourg n'exclut pas d'y participer tout en ménageant le suspense sur sa participation: "Mon réflexe est d'aller à la primaire (...) mais je souhaite un débat loyal."

Sur l'invitation de la journaliste, il loue ensuite certaines de ses actions. 

"On s'est beaucoup moqué du ministre que j'étais, mais je suis très fier du 'made in France' qui est devenu un mouvement de société. (...) Les Français choisissent la France" en achetant français.
"J'ai laissé à Bercy (ministère de l'Economie, NDLR) une boîte à outils, qui est restée fermée pendant deux ans", déplore-t-il en revanche.

"Macron ne peut pas se définir par une double négation"

Arnaud Montebourg, n'est pas avare en compliment à propos d'Emmanuel Macron, même s'il n'oublie pas de formuler certains reproches.

"J’apprécie le courage de cet homme, il a le mérite d’avoir des idées, qui ne sont pas les miennes, mais il les tient. Il faut juste qu'il exprime ses désaccords (avec François Hollande), parce que je ne les ai pas compris pour l'instant! (...) J'ai beaucoup reproché à François Hollande d'avoir trop laissé faire".
Et de s'interroger sur ce qui restera de la "loi Macron". "Emmanuel Macron ne se dit ni de droite, ni de gauche. On ne peut pas se définir par une double négation. Moi, on sait qui je suis".

"Un septennat non renouvelable"

L'invité a ensuite développer son programme. "Je propose que des citoyens tirés au sort évaluent les lois", avance Arnaud Montebourg qui voudrait que "faire entrer les citoyens dans le système politique". Pour cela l'ancien ministre, propose une refonte globale des institutions. Il prône ainsi un "septennat non renouvelable", serpent de mer de la réforme constitutionnelle. Pour lui, la concomitance de l'élection présidentielle avec les législatives est aussi un "problème".

Sur l'Europe, Montebourg "ne veut pas sortir de l'Europe" et "n'est pas favorable à un référendum" sur le sujet. Pour autant, "on ne peut plus accepter n'importe quoi" de la part de Bruxelles, s'insurge-t-il. "Ce sera une guerre de patience" prédit-il, affirmant que cette position correspond à "ce que les Français veulent". 

"Je crois que Schengen est un échec", tranche Arnaud Montebourg. "Cet accord est doit être "renégocié". "Nous ne pouvons pas ne pas maîtriser nos frontières." Dans la même veine, l'ancien ministre voudrait "renégocier les accords du Touquet". Signé en 2003 par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, le traité avait permis à des agents britanniques d'effectuer des contrôles à Dunkerque. Pour Montebourg, "cela revient à placer la frontière avec l'Angleterre en France". Le traité est d'ailleurs remis en cause par son ancien signataire. La crise migratoire et la "jungle" de Calais sont depuis, passées par là.

D. N. avec Apolline de Malherbe