Michel Rocard, "un être cultivé, brillant, élégant", pour sa femme

Alors que la France s'apprête à rendre un dernier hommage à l'ancien Premier ministre, la femme de Michel Rocard, Sylvie, se confie sur les quinze ans de vie commune qu'elle a passé aux côtés de l'homme d'Etat.

Le coeur de Michel Rocard battait "d'abord pour la France". Sylvie Rocard, la femme de l'ancien Premier ministre, décédé samedi dernier à l'âge de 86 ans à Paris, savait qu'elle avait épousé un homme de convictions. Alors que la France va rendre un hommage national ce jeudi à cette figure du Parti socialiste, son épouse se confie dans les colonnes de Paris-Match.

De leur rencontre à ses années de solitude, Sylvie Rocard livre un témoignage sans pudeur. Voilà 22 ans que les deux se connaissent. Une rencontre dans un cadre professionnel lors d'un déjeuner avec André Darrigand, l'ex-président de La Poste et Jean-Paul Huchon, un coup de foudre intellectuel. "Je le regardais, fascinée, avec des yeux comme des soucoupes", confie Sylvie Rocard.

"Il n’avait pas le physique d’Alain Delon mais tout ce qu’il racontait, c’était l’histoire de France", poursuit-elle.

"Un grand homme"

Rencontré en 1994, le couple va se marier en 2002, en présence notamment de Lionel et Sylviane Jospin. Une renaissance pour Michel Rocard, évincé du poste de Premier secrétaire du Parti socialiste. "'tu m’as redonné la pêche pour repartir après le tunnel de 1994 qui a duré jusqu’en 2001', assurait-il à sa femme. Epoque où l’on ne s’intéressait plus beaucoup à Michel. Souvent il me remerciait."

Sylvie Rocard décrit ensuite un homme sans "orgueil démesuré", ce qui faisait de lui "un grand homme, simple, modeste, sans histoires". "Aventurier" et "pétillant", en octobre dernier, il était même touché de recevoir la grand-croix de la Légion d'honneur des mains de François Hollande. Longtemps l'homme le plus populaire de France était aussi "un charmeur".

"Michel aimait beaucoup les femmes (...) Leur avis comptait : il n’avait pas du tout une attitude de macho. D’ailleurs, il avait une sensibilité plutôt féminine", s'amuse Sylvie Rocard.

Et de conclure: "J’ai vécu pendant quinze ans auprès d’un être cultivé, brillant, élégant."

J.C.