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Parti socialiste

Macron s'attaque aux frondeurs du PS et à "la politique des fainéants"

Emmanuel Macron, ici lors de sa visite au Salon de l'agriculture, n'a décidément pas encaissé les soubresauts politiques qui ont entouré son projet de loi, adopté en force la semaine dernière grâce à l'utilisation de l'article 49-3 par le gouvernement.

Emmanuel Macron, ici lors de sa visite au Salon de l'agriculture, n'a décidément pas encaissé les soubresauts politiques qui ont entouré son projet de loi, adopté en force la semaine dernière grâce à l'utilisation de l'article 49-3 par le gouvernement. - Stéphane de Sakutin - AFP

Emmanuel Macron n'a décidément pas encaissé les soubresauts politiques qui ont entouré son projet de loi, adopté en force la semaine dernière grâce à l'article 49-3. Dans une interview au Monde, le ministre s'est même indirectement et violemment attaqué aux frondeurs.

Il n'a pas caché son amertume. Emmanuel Macron na décidément pas encore encaissé les soubresauts politiques autour de son projet de loi, adopté en force par le gouvernement grâce à l'utilisation du tant commenté article 49 alinéa 3 de la Constitution. Dans une interview accordée au journal Le Monde daté de ce vendredi, le ministre de l'Economie a en effet estimé que son texte a été "pris en otage", car victime de "logiques politiciennes".

"Je pense que ce texte a été pris en otage ou, en tout cas, qu'il a été pris dans des logiques politiciennes, indépendamment du travail du fond qui avait été accompli", a-t-il déploré.

"Le bovarysme parlementaire"

Beaucoup de gens au centre-droit et à droite, a-t-il ajouté, pouvaient se reconnaître dans ce texte, ils le disaient d'ailleurs".

Mais "la logique partisane, en particulier à l'approche des élections départementales, a été telle que seuls ceux qui n'avaient rien à perdre ont eu le courage de la dépasser", a souligné le ministre. "Les autres, a-t-il accusé, se sont pliés à la discipline de parti".

"Ils ont justifié leur vote, ce qui est assez inédit, par tout ce que la loi ne contenait pas, la suppression des 35 heures par exemple. C'est ce que j'appelle le bovarysme parlementaire", a-t-il regretté.

"Je pense qu’il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans", a encore ajouté le ministre. "Moi je fais la politique avec les artisans et les artisans, au sens fort du terme, ce sont ceux qui ont passé des jours et des nuits à travailler un texte au fond, qui savent ce qu’il y a dedans, qui peuvent en être fiers. Et il y a la politique des fainéants, qui consiste à regarder la surface de l’eau. On meurt de cela."

Et un Parti socialiste qui en prend pour son grade

Toujours dans son entretien au MondeEmmanuel Macron se montre également sévère aussi pour le Parti socialiste où, rappelle le quotidien, les réserves étaient vives dès le début sur l'extension du travail du dimanche. "Sur cette position initiale du parti s'est greffé un foyer infectieux qui ne s'est pas éteint", selon le ministre de l'Economie. "Au cours de la dernière nuit de discussion à l'Assemblée, j'ai été saisi de voir à quel point certains députés étaient dans un débat théorique et à quel point ils perdaient le réel".

Dans le viseur, sans ne jamais les citer directement, les frondeurs du PS. Et l'amertume d'Emmanuel Macron est particulièrement vive envers Benoît Hamon, l'un des porte-voix des "frondeurs" du PS.

Selon lui, "qu'un ancien ministre, alors que beaucoup de dispositions de la loi consommation qu'il avait portées et qui n'avaient pu aboutir figurent dans ce texte, méconnaisse les avancées sociales, précisément sur la question de la compensation et justifie ainsi un vote contre le gouvernement, laisse à penser que l'on a perdu de vue la réalité des choses ou qu'on a perdu de la culture politique". Et le ministre conclut: "il avait simplement besoin d'un prétexte pour installer son vote contre. Tout le reste n'est que littérature".

Jé. M. avec AFP