Macron est-il socialiste? "Non", répond le patron du PS

Jean-Christophe Cambadélis emploie des mots durs envers le ministre de l'Economie, dont il avait critiqué la loi il y a quelques mois.

La réponse est laconique. Dans une interview à L'Obs, Jean-Christophe Cambadélis tacle le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. A la question "Est-il socialiste?", le patron du PS répond sans hésiter: "non". Laconique.

Et cela ne s'arrête pas là: lorsque L'Obs lui rapporte la phrase d'Emmanuel Macron dans Les Echos à propos des jeunes Français qui devraient avoir envie de "devenir milliardaires", Jean-Christophe Cambadélis n'y va pas par quatre chemins: "je m'élève contre cette phrase. L'avenir de la jeunesse, ce n'est pas l'argent. On ne fait pas tenir une société par l'argent", répond-il.

Ce n'est pas la première fois que le patron du PS, réélu récemment avec 70% des voix, tire sur le ministre. Plusieurs fois, à la fin de l'année 2014, il avait critiqué sa loi, dénonçant "un texte fourre-tout". Malgré cela, il avait fini par rappeler à l'ordre les frondeurs pour leur demander de rentrer dans le rang et voter le texte.

Un "compagnon de route" du PS

Récemment, le discours de Jean-Christophe Cambadélis a tendance à se confondre avec celui de Christian Paul, figure de proue des frondeurs au PS. Le 4 juin dernier sur France Inter, le député lance à propos du jeune ministre: "il n'est pas socialiste, c'est évident. Je l'ai écouté avec beaucoup d'intérêt il y a deux jours devant le groupe socialiste. Il a fait un exposé brillant, sympathique, stimulant sur la politique économique. Après l'avoir écouté attentivement, j'ai eu le sentiment qu'un ministre de l'Economie, de droite, modéré, de sa génération, issue de l'Inspection des finances aurait tenu à peu près le même propos. Il manque beaucoup de choses".

Emmanuel Macron n'a pourtant jamais revendiqué être socialiste. Il n'est plus encarté au PS depuis une date indéterminée, et se définit comme un "compagnon de route du Parti socialiste". Et donc pas comme un socialiste. "Je suis majorité présidentielle", bottait-il en touche dans le Républicain lorrain le 28 mai dernier. Et de conclure: "je ne serais pas socialiste? Dont acte. Ils représentent leur propre histoire du socialisme, qui n'est pas la mienne. Mais je n'ai peut-être pas envie de leur ressembler".

A. K.