La Rochelle: Manuel Valls, entre plébiscite et désamour

Le ministre de l'Intérieur a fait une arrivée remarquée à l'Université d'été du PS. Mais ses prises de position tranchées et parfois à contre-courant en dérangent certains. Samedi, son discours de 20 mn a divisé.

Manuel Valls était sans doute le plus attendu à La Rochelle. Vendredi soir, il a fallu au ministre de l'Intérieur plus d'une demi-heure pour parcourir quelques centaines de mètres. Pourtant, ses prises de positions tranchées clivent plutôt qu'elles ne rassemblent au sein du parti.

Pour un militant, qui profite du soleil sur le parvis de l'Espace Encan où se tiennent les débats, Manuel Valls est "un personnage extrêmement important pour les socialistes et pour les Français". Avis partagé par un autre, qui vante ce "ministre qui permet d'avoir du répondant" face aux critiques de l'opposition sur "une gauche molle sur les questions de sécurité".

"Ne pas oublier ce qui fait l'ADN du PS"

Mais les déclarations de Manuel Valls, parfois à contre-courant de sa famille politique, en dérangent certains. Scepticisme du ministre sur la réforme pénale de Christiane Taubira, critiques sur le regroupement familial... Pour Jérôme Guedj, député de l'Essonne, on "oublie" parfois "ce qui fait l'ADN du PS".

Le sénateur-maire d'Alfortville, Luc Carvounas, veut quant à lui voir dans le discours sécuritaire du ministre de l'Intérieur des "réponses républicaines" et la volonté d'un "ordre fraternel, qui permette à chacun de vivre en société".

"Le ministre de l'Intérieur, il est de gauche"

Pendant 20 mn samedi, Manuel Valls a d'ailleurs cherché à démontrer que les valeurs qu'il prône - "république", "laïcité", "nation", "autorité de l'Etat" sont "de gauche". D'un ton combatif aux accents électoraux, il a tenu à rappeler que "le ministre de l'Intérieur, il est socialiste".

Sans, toutefois, renier son style ni sa ligne politique. Sur le point sensible de l'immigration, il a notamment indiqué que selon lui, "pour être soutenable", elle devait être "organisée, régulée". "Ceux qui pensent le contraire se bercent d'illusions!", a-t-il martelé. Des propos applaudis par certains, sifflés par d'autres.

Mathilde Tournier avec Romain Zlatanovic