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Parti socialiste

La gauche unie aux obsèques d'Henri Emmanuelli

Henri Emmanuelli est mort à l'âge de 71 ans.

Henri Emmanuelli est mort à l'âge de 71 ans. - AFP

Les obsèques du député des Landes se sont déroulées à Mont-de-Marsan en présence notamment du président de la République, François Hollande et du candidat Benoît Hamon.

Oublier les rancoeurs, l'espace d'une cérémonie, la gauche était réunie et unie. Les obsèques d'Henri Emmanuelli, dernière figure de la Mitterrandie, ont lieu samedi après-midi à Mont-de-Marsan, dans les Landes. Une cérémonie religieuse, dans la stricte intimité familiale, a d'abord lieu à l'église de la Madeleine. Celle-ci a été suivie d'une cérémonie civile, en public, à l'Espace François-Mitterrand, du nom de l'ancien mentor du député des Landes.

Une grande partie de la famille socialiste était présente aux obsèques de cette figure de la gauche, décédée mardi à l'âge de 71 ans. En Italie, samedi matin, pour les cérémonies du traité de Rome, le président de la République s'est rendu dans le sud-ouest dans l'après-midi. Il était entouré par son Premier ministre, Bernard Cazeneuve et bon nombre de membre du gouvernement. Le premier Secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l'ex-président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, étaient également au rendez-vous, tout comme de nombreux députés.

"Un frère"

À l'heure où certains parlent de la fin du Parti socialiste, Benoît Hamon assistait également à la cérémonie. Le candidat socialiste à la présidentielle n'avait pas caché son émotion à l'annonce de la mort d'Henri Emmanuelli. 

"Je lui dois beaucoup (…) Il était comme un frère en politique", avait confié Benoît Hamon.

Au total, 2.000 personnes ont assisté à la cérémonie dans l'espace François-Mitterrand, dont de nombreux élus de droite, l'indéboulonnable député landais et président du Conseil départemental jouissant d'un grand respect de l'ensemble de la classe politique.

Représentante des jeunes socialistes landais, Marie Lafitte a ouvert les hommages par un discours très politique: "À la veille d'une élection présidentielle dont le meilleur comme le pire peut naître, nous aurions bien eu besoin de vous". Au premier rang, élus et parlementaires du département avaient les yeux embués.

"Il voulait que la gauche gouverne"

François Hollande a ensuite rendu hommage au "panache" de l'ancien président de l'Assemblée.

"Si Dieu existe, et que Henri l'a rejoint, il aura fort à faire avec lui. Mais que Henri sache bien que la République aujourd'hui le salue et ne l'oubliera jamais", a déclaré le chef de l'Etat, avant de lancer quelques messages politiques.

"Il voulait que la gauche gouverne", a assuré François Hollande, contre "ceux qui aspirent à une opposition tranquille et rédemptrice". "Il savait que ce confort-là, c'était plus de précarité pour celles et ceux qui souffrent", a également souligné le président.

"C'était une cérémonie très juste, sans fausses notes"

"Avec la droite, il était impitoyable. Avec la gauche, il était intraitable. Avec tous, il était exigeant [...] Il pourfendait les pères la rigueur qui, on le sait maintenant, ne sont pas toujours des parangons de vertu", a poursuivi le chef de l'État, dans une allusion au candidat de la droite François Fillon.

"Le président de la République a rendu un très bel hommage. C'était une cérémonie très juste, sans fausses notes", a déclaré quelques instants plus tard Benoît Hamon, les larmes aux yeux.

Henri Emmanuelli, qui souffrait d'une neuropathie et d'une longue maladie et était contraint à se déplacer dans un fauteuil roulant depuis plusieurs mois, est décédé mardi à l'Hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où il avait été hospitalisé le week-end dernier à la suite d'une double bronchite infectieuse. "Nous serons toujours là pour porter son message", avait assuré François Hollande. Un hommage doit avoir lieu lundi soir au siège du PS, rue de Solférino.

J.C. avec AFP