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Parti socialiste

La campagne de Manuel Valls peine à décoller

Après une semaine de campagne, la dynamique n'est pas encore au rendez-vous pour Manuel Valls. Le candidat lui, ne se déclare pas vaincu.

Cela fait une semaine que Manuel Valls a lancé sa campagne. Tout juste après sa démission de Matignon, le Premier ministre a réuni ses fidèles à Evry, pour annoncer qu'il se lançait dans la course à l'investiture socialiste en vue de la présidentielle. Mardi soir, le marathon était lancé: Manuel Valls s'est rendu dans le Doubs pour une première réunion publique à Audincourt. Le début d'une longue série de déplacements façon campagne éclair.

Pourtant, la dynamique peine à s'enclencher. Les salles choisies sont petites. A Audincourt, il y a avait environ 500 personnes, selon France 3. La foule des meetings d'Emmanuel Macron ou de Benoît Hamon, qui a réuni environ 2.000 personnes à Paris mercredi, n'est pas encore là.

Ses adversaires ne manquent d'ailleurs pas de le faire remarquer: "La semaine dernière il a réuni 250 personnes en meeting. Je peux vous dire qu'on est plus!", lançait le speaker mercredi soir au gymnase Japy, avant l'entrée de Benoît Hamon.

"Tout cela va bientôt s'arranger"

Parmi les équipes, certains s'impatientent déjà, pointant une organisation pas toujours soignée. "Le partage des tâches n'est pas clair, on reçoit parfois six fois le même mail de la part de six personnes différentes", glisse un délégué en région au Parisien. "Il y a certes un problème de rentrée dans l'atmosphère mais tout cela va bientôt s'arranger", assure au quotidien un responsable PS, soutien de Manuel Valls.

La situation pourrait en effet s'arranger si l'ancien Premier ministre trouvait les fonds nécessaires pour mener sa campagne comme il l'entend. Objectif: trouver pas moins de 400.000 euros. Car les 50.000 euros que reçoit chaque candidat du PS ne suffiront pas. Manuel Valls a donc monté un micro-parti, "A Gauche, besoin d'optimisme", afin de recueillir les dons, raconte Europe 1. Une véritable course dans laquelle le candidat a pris un peu de retard, par rapport à Emmanuel Macron par exemple.

Il est donc attentif à tout: et pour l'instant, les moyens sont limités. L'image de l'ancien Premier ministre tirant lui-même sa valise sur le quai de la gare de Lyon, entouré d'une délégation réduite en route pour Audincourt, puis assis en seconde classe dans le TGV, a marqué les esprits.

Quatre gros meetings en janvier

Les sondages, eux, sont moroses. Selon l'enquête du Cevipof parue mercredi, Manuel Valls arrive en deuxième position derrière Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, avec 13 à 15% pour Emmanuel Macron selon les scénarios, et 11 à 12% pour Manuel Valls. Le 7 décembre, une étude Elabe pour BFMTV affichait une percée, avec 27% des intentions de vote au premier tour… Mais toujours derrière Emmanuel Macron, qui lui pointe à 33%. La déclaration de candidature et l'entrée en campagne de l'ancien chef du gouvernement n'ont donc pas créé de dynamique.

Le candidat, lui, refuse de se déclarer vaincu. Il n'a de cesse de rappeler les soutiens qu'il engrange chaque jour: derniers en date, les Hollandais Jean-Yves Le Drian et Michel Sapin. En tout, il revendique 178 soutiens de parlementaires, soit plus du triple qu'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, qui en affichent chacun à peine 30.

En lançant des propositions marquantes, comme la suppression du 49.3, il alimente le débat et le centre sur lui – quitte à provoquer la polémique à droite. Dès janvier, il compte passer à la vitesse supérieure en lançant quatre grands meetings. Dont il espère, vraisemblablement, qu'ils feront oublier les quelque 10.000 personnes réunies le week-end dernier à Paris pour soutenir son principal adversaire dans la course vers l'Elysée, Emmanuel Macron.

Ariane Kujawski