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Parti socialiste

Hollande et Montebourg, de vieux rivaux politiques

Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie, et François Hollande, en juillet 2014.

Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie, et François Hollande, en juillet 2014. - Christian Hartmann - AFP

D'années en années, la relation entre François Hollande et Arnaud Montebourg s'est transformée en profonde rivalité politique et personnelle. Et l'ambiance risque de se refroidir davantage entre deux hommes, en cas d'affrontement sur le terrain de la présidentielle de 2017.

Entre eux, le divorce est déjà consommé. L'ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et le président de la République François Hollande entretiennent une relation de profonde rivalité politique depuis une quinzaine d'années. Et la situation ne risque guère de s'améliorer, si le premier se porte candidat à la prochaine présidentielle.

Lundi, lors de sa traditionnelle ascension du mont Beuvray, dans le Morvan cher à François Mitterrand, Arnaud Montebourg a présenté son "grand projet alternatif pour la France", et posé ses premiers jalons en vue de 2017, sans toutefois annoncer sa candidature. Mais s'il a dénoncé, au cours de son discours, un système politique devenu "une grande machine à trahir", l'ex-ministre n'a pas critiqué ouvertement le chef de l'Etat, laissant cette tache à ses soutiens venus l'accompagner dans son ascension, souligne Le Parisien.

Montebourg et ses tacles anti-Hollande

Entre les deux socialistes, l'affrontement ne date pas d'hier. C'est d'ailleurs à Arnaud Montebourg que l'on doit plusieurs formules sur le président de la République, qui le suivent encore aujourd'hui. En 2003, alors député de Saône-et-Loire, il lâche le surnom "Flanby", dans les couloirs de l'Assemblée, rappelle le quotidien. Et cinq ans plus tard, Arnaud Montebourg, devenu porte-parole de Ségolène Royal pour la présidentielle de 2007, lance son fameux uppercut sur le plateau du Grand Journal: "Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon". Un tacle aux lourdes répercussions, venu marquer le divorce politique et personnel entre les deux hommes.

Fin 2011, à l'approche de la présidentielle de 2012, alors qu'ils venaient de s'affronter sur le terrain de la primaire à gauche, mais qu'Arnaud Montebourg avait rallié à demi-mot le député de Corrèze pour le second tour de la primaire, l'ambiance entre les deux rivaux restait très tendue. "Pour les réunir sur la photo, il a fallu trouver un café suffisamment petit", se souvient Thierry Mandon, qui devait mettre en scène le rapprochement entre les deux candidats, cité par Le Parisien

Deux personnalités opposées

C'est cette habitude de l'ancien ministre à lancer des piques qui irriterait le chef de l'Etat. "Le président ne supporte pas son insolence", commente ainsi l'un des conseillers de François Hollande. En politique, les deux hommes fonctionnent différemment. L'un préfère la stratégie, l'autre la confrontation. Ainsi, pour François Hollande, qui l'a expérimenté lorsqu'il était premier secrétaire du PS, Arnaud Montebourg est le "franc-tireur" qui échappe à tout contrôle, celui qui ne suit jamais la logique de groupe.

De son côté, l'avocat reproche à l'énarque son côté tacticien, prêt à tout pour conserver le pouvoir. "Hollande ment tout le temps. C'est pour ça qu'il est à 20% dans les sondages", écrivait ainsi l'ancien élu de Saône-et-Loire, dans son livre Moi président, en septembre 2014, dans lequel il se livrait à une critique sans retenue du chef de l'Etat.

A.S.