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Harlem Désir appelle les militants à la rescousse du gouvernement

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir - -

Le Premier secrétaire du PS a appelé les socialistes à être en "campagne permanente" pour défendre et expliquer les réformes du gouvernement.

Harlem Désir a appelé samedi les socialistes à être en "campagne permanente" pour défendre et expliquer les réformes du gouvernement, devant des militants qui avouent parfois en "prendre plein la figure", tant "l'attente est immense" et "la patience faible" dans le pays.

"Notre parti doit être en campagne permanente pour le changement. Nous devons faire le service-après réformes, expliquer la cohérence de ce qui est fait", a lancé le Premier secrétaire du PS devant quelque deux mille secrétaires de section du parti réunis à la Mutualité à Paris.

Il s'agissait du premier rassemblement d'importance des socialistes depuis le congrès de Toulouse, en octobre. Or, le calendrier a été lourd ces trois derniers mois pour le gouvernement, bousculé par les "couacs" au sein de l'équipe Ayrault, mais aussi par les critiques sévères de la droite, - "c'est normal", disent des militants en haussant des épaules-, mais aussi celles du Front de gauche, sans parler des relations houleuses avec les alliés écologistes. Avec pour corolaire, des sondages en berne.

"Faible patience"

On en prend un peu plein la figure", soupire Philippe Chevallier, secrétaire fédéral à Grenoble, interrogé par l'AFP sur les humeurs de la population.

"Beaucoup disent : 'on nous avait promis ceci, on nous avait cela. Et alors ?'", poursuit-il, en soulignant l'"immense attente et la faible patience" qui règnent dans le pays, sur fond de budgets serrés, de vie chère, de chômage.

"Les militants socialistes ne sont cependant pas grognons, mais ils disent, c'est quoi la suite?", ajoute-t-il en préconisant "quelques actions fortes du gouvernement qui remonteraient leur moral" et ayant l'avantage, selon lui, de ne pas "être chères".

Il pense notamment au mariage pour les couples homosexuels. Mais aussi au non-cumul des mandats qu'Harlem Désir a promis pour "maintenant", s'attirant une ovation prolongée des militants, toujours aussi sensibilisés en faveur de cette réforme, ainsi que pour l'ouverture du droit de vote pour les étrangers non-communautaires aux élections locales.

"Il y a beaucoup de choses qui ont été faites, mais cela ne fait pas un dessein. Le gouvernement ne vend pas suffisamment son action", estime Gilles Durel, de Caluire (Rhône).

"Nous ne céderons pas"

"Les premiers mois ont été difficiles mais au niveau du gouvernement il y a maintenant une stabilisation et une plus grande efficacité", corrige Christophe Cathus, de Bergerac (Dordogne).

Après avoir salué longuement l'intervention au Mali, Harlem Désir a revendiqué haut et fort les réformes engagées par l'exécutif en faveur de ce qu'il a appelé "la gauche du réel (...) mais aussi de la transformation, de la volonté".

Adoptant pour leitmotiv "nous ne céderons pas", il a insisté sur la détermination du gouvernement sur "la priorité à l'emploi", "le logement", "la justice sociale et fiscale", ...

Harlem Désir a lancé aussi un appel pressant à manifester dimanche en faveur du mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.

Il s'est fait enfin incisif contre la droite qui "depuis huit mois, n'a fait aucune proposition, pas une. Rien!". "Si on était cruel, on dirait que Sarkozy, c'était la droite Guéant, alors que Copé, c'est la droite néant".

Enfin, il a mis en garde le Front de gauche, qui suscite la "déception" de plusieurs militants, par son attitude au "niveau national", ainsi que par les "invectives" de Jean-Luc Mélenchon. Mais les militants soulignent qu'au "niveau local", les relations avec le FG sont bien plus apaisées.

"Nous refusons la théorie des deux gauches, qui joueraient chacune la défaite de l'autre", s'est exclamé Harlem Désir.

Pour une jeune militante lorraine, la population, souvent "indifférente sur les marchés", "va se remobiliser" à l'occasion des municipales de 2014.