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Filoche veut parler aux organisateurs de la primaire: "Ils ne me prennent même pas au téléphone"

Gérard Filoche était l'invité d'Olivier Truchot ce vendredi soir sur BFMTV. La candidature de cet ancien inspecteur du travail semble poser problème au sein de la primaire à gauche.

Gérard Filoche l'affirme, concernant sa candidature à la primaire à gauche, "Il n'y a pas de problème technique, c'est un problème politique". Invité vendredi sur BFMTV, le candidat à la primaire à gauche dit avoir déposé ses parrainages. "J'ai rajouté, ce que personne ne peut faire, 13.500 signatures de militants socialistes et sympathisants qui me soutiennent. Je le fais en plus car comme on me met sur la sellette, j'en rajoute pour montrer ma représentativité", explique-t-il.

Pour ce fils d'ouvrier, le problème est purement politique: il semblerait que certains à gauche ne soient pas favorables à sa candidature. Lui, évoque sa légitimité. "J'ai l'impression qu'on me soumet à un examen et que l'examinateur dit depuis huit jours que je vais être recalé. J'aimerais d'abord qu'on considère les choses. (…) Je ne suis ni inconnu, ni le dernier de la liste. (…) Je suis socialiste depuis 22 ans et au conseil national".

Celui qui est fier de ne pas avoir été ministre critique un bilan "mauvais" du gouvernement, raison de sa candidature. Il souhaite parler à ceux qui travaillent. "Je suis quelqu'un de normal mais je tiens à mes idées et je voudrais que mes idées, qui ne sont pas seulement les miennes mais celles de millions de salariés, soient entendues dans ce débat", affirme-t-il.

Gérard Filoche se sentirait-il menacé? "Je me sens légitime et tranquille mais j'entends tellement de choses autour de moi", répond l'homme politique de gauche.

"Je veux évidemment remettre en cause la loi El Khomri"

Son mot d'ordre: reconstruire un code du travail. "Je veux évidemment remettre en cause la loi El Khomri, si c'est pour ça qu'on veut m'écarter, qu'on me le dise (…) L'expression "reconstruire un code du travail", c'est celle qu'il y avait dans le projet socialiste en 2011, c'est-à-dire celui que tous les socialistes ont voté. On n'a jamais voté nulle part pour la loi El Khomri qui le casse", s'insurge le candidat à la primaire à gauche.

Pour Gérard Filoche, la légitimité de son programme au sein de la primaire est évidente.

"Je dois être le seul à réclamer un SMIC à 1.800 euros, la retraite à 60 ans, je dois être le seul à avoir demandé un salaire maximal à 20 fois le SMIC, pas plus de 5% de précaires par entreprise, je suis pour une sixième République et contre l'élection du Président au suffrage universel, je suis pour une réforme fiscale et bancaire fondamentale et je suis contre le service civique pour les jeunes, je suis contre un revenu universel, je crois qu'il faut un salaire pour tous et que tout le monde doit avoir un fonction sociale dans cette société et j'ai quelques expériences du code du travail pour dire qu'il faut contrôler les licenciements et non les faciliter", développe-t-il.

Une "différence de traitement" entre les candidats?

Membre du Parti socialiste, Gérard Filoche critique en des termes forts la dernière proposition de Manuel Valls de supprimer le 49.3 alors que, Premier ministre, il l'avait utilisé six fois. "Je ne suis pas surpris, je suis renversé (…) C'est tout l'exemple de la malhonnêteté, en politique il faut que les gens aient une seule parole. Moi je n'ai qu'une seule parole, qu'un seul langage".

Enfin, sur l'organisation de la primaire, Gérard Filoche est sceptique. "Le seul problème c'est qu'après la Haute autorité sont juges et parties Jean-Christophe Cambadélis et Christophe Borgel. Ils ne sont pas dans la Haute autorité mais ce sont eux qui vont décider. (…) J'essaie de parler avec eux depuis quinze jours, ils ne me prennent même pas au téléphone". Il dénonce une "différence de traitement" entre les candidats, à son désavantage.

Alors, est-ce le franc parler de Gérard Filoche qui inquiéterait? On se souvient de son tweet à la mort de Christophe de Margerie, président-directeur du groupe Total, en 2014. Il avait été alors très critiqué.

Gérard Filoche réagit à la mort de Christophe de Margerie, président-directeur du groupe Total, en 2014
Gérard Filoche réagit à la mort de Christophe de Margerie, président-directeur du groupe Total, en 2014 © -
Astrid Landon