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Parti socialiste

Européennes: refusant la stratégie d'alliance avec le PS, Thomas Porcher quitte Place publique

Thomas Porcher (à droite) avec l'un des cofondateurs de Place publique, Raphaël Glucksmann

Thomas Porcher (à droite) avec l'un des cofondateurs de Place publique, Raphaël Glucksmann - Joel Saget - AFP

L'économiste de gauche estime que sa formation a été "cornerisée" par le Parti socialiste et ses "petites chapelles". "Ce sera une liste d'apparatchiks", raille-t-il.

À chaque allié son départ fracassant. Là où le socialiste Stéphane Le Foll a préféré quitté le bureau national du Parti socialiste plutôt que d'accepter une alliance avec Place publique, ce dernier perd l'un de ses cofondateurs, l'économiste Thomas Porcher.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, celui-ci déclare ne pas vouloir "servir de caution de gauche au PS, ni que Place publique soit le nouvel emballage d'un produit périmé".

L'objet de son courroux: l'accord électoral passé avec la formation d'Olivier Faure en vue des élections européennes de mai prochain, qui a permis à Raphaël Glucksmann, autre cofondateur de "PP", d'être tête de liste socialiste

Combat contre les réformes de Hollande

Selon le membre des Économistes atterrées, son jeune parti "se retrouve cornérisé avec le PS, quelques petites chapelles, comme l'Union des démocrates et des écologistes (UDE), et un mouvement de centre droit, Cap21, qui a fait campagne pour Emmanuel Macron".

"Ce sera une liste d'apparatchiks, pas de citoyens. C'est pourquoi je préfère quitter Place publique", ajoute-t-il, rappelant qu'il avait combattu la loi El Khomri, la déchéance de la nationalité et "la logique austéritaire" du quinquennat Hollande. De quoi étayer, sur le papier, sa réticence à s'allier à la famille politique d'Olivier Faure.

"Les appareils se sont recroquevillés"

Thomas Porcher dénonce par ailleurs le fait que la décision de faire alliance ait été prise "en deux semaines, par un petit cercle". "En matière de démocratie et de renouvellement des pratiques, c'est une trahison de la promesse initiale", juge l'économiste, qui affirme vouloir poursuivre son métier d'enseignant.

"On voulait rassembler du PS à La France insoumise. Mais les appareils politiques se sont recroquevillés sur eux-mêmes. Les communistes veulent se reconstruire; Yannick Jadot (tête de liste d'Europe Écologie-Les Verts, NDLR) veut y aller seul, (...) à partir de là, on aurait dû passer notre tour", observe Thomas Porcher.

Un constat qui fait l'économie de certaines incompatibilités programmatiques entre ces formations, notamment entre insoumis et socialistes.

Jules Pecnard