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Parti socialiste

Déchéance de nationalité: un élu girondin se met en retrait du PS

Jean-Marie Darmian, en 2013 lors du Congrès des maires de France.

Jean-Marie Darmian, en 2013 lors du Congrès des maires de France. - Jacques Demarthon - AFP

Jean-Marie Darmian, vice-président PS du Conseil départemental de Gironde, annonce son "congé" du PS après le maintien de la déchéance de nationalité dans le projet de révision de la Constitution.

"J'abandonne le champ de bataille". Jean-Marie Darmian a des mots durs envers son parti, le Parti socialiste. Dans un billet diffusé jeudi sur son blog, l'un des vice-présidents PS du Conseil départemental de la Gironde annonce qu'ils se met "en retrait" du parti. En cause: l'annonce par Manuel Valls du maintien de la déchéance de nationalité dans le projet de révision de la Constitution.

"Je me mets en congé du PS avec le sentiment que je ne peux plus rien apporter à l'actuel parti. Ma présence n'offre aucun intérêt et en plus je ne supporte plus les gouttes successives accumulées ces derniers temps dans un vase qui vient de déborder. Le liquide ressemble à de la ciguë pour ma conscience", écrit l'élu, 68 ans, dans un billet diffusé sur son blog.

"J'abandonne le champ de bataille. Je choisis d'être indépendant et ne plus avoir de comptes à rendre à personne. Petit-fils et fils d'immigrés, je ne supporte pas que l'on mette en cause un tant soit peu le droit du sol sans lequel ma famille n'aurait jamais pu construire ce que je suis devenu, sans lequel je ne serais jamais... socialiste", ajoute-t-il, en référence à la décision du président de la République, François Hollande, de maintenir la déchéance de nationalité pour des faits de terrorisme dans le projet de révision de la Constitution.
"Au moins je me regarderai dans la glace"

"Je ne supporte plus cette course nationale absurde au populisme facile au nom de la rentabilité électorale", écrit-il encore. "Tant que cette proposition émanant d'un président et d'un gouvernement se réclamant d'idées humanistes ne sera pas rapportée je suspends mes 40 ans d'appartenance au PS. Et si cette mesure est adoptée, ce serait la fin du chemin pour moi et j'en tirerai les conséquences", poursuit-il dans ce long texte.

Et de conclure: "Je sais que ça ne bouleversera pas les équilibres politiques et que personne à Paris ne s'en émouvra, mais au moins je me regarderai dans la glace en me rasant", conclut-il.

A. K. avec AFP