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Congrès du PS: quatre motions en lice

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 11 avril.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 11 avril. - Thomas Samson - AFP

Le Conseil national du PS, qui se réunissait ce samedi après-midi pour enregistrer les motions concurrentes au congrès de Poitiers, en juin, a entériné quatre textes.

La campagne du congrès de Poitiers est désormais lancée. Le Conseil national du PS, le "parlement" du Parti socialiste, a entériné ce samedi quatre "motions" concurrentes sur lesquelles les militants PS auront à se prononcer le 21 mai. Les quatre textes seront formellement déposés dimanche à 14 heures, a indiqué le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis.

Quatre motions pour un parti divisé

La "motion A", intitulée "Le renouveau socialiste", dont le premier signataire est le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et qui ambitionne de réunir la majorité des sensibilités socialistes. Martine Aubry, la très influente maire de Lille, a annoncé vendredi soir qu'elle soutenait cette motion. Parmi ses autres signataires de poids, le texte compte le président de l'Assemblée Claude Bartolone, ou l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il doit être signé par le chef du gouvernement, Manuel Valls. Et l'aile droite du PS, les "réformateurs", le soutient. La version préparatoire en février avait été rejointe par quelque 270 parlementaires et 80 premiers secrétaires de fédérations départementales.

La "motion B", "A gauche pour gagner", dont le premier signataire est le député Christian Paul, réunit les deux courants de l'aile gauche du PS, dont les ex-ministres Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, les eurodéputés Emmanuel Maurel et Guillaume Balas, ainsi que les "frondeurs" de Vive la gauche (dont Laurent Baumel). Ses signataires revendiquent le soutien d'un tiers des membres élus au conseil national et ambitionnent de rassembler une majorité des militants. Ses signataires revendiquent le soutien d'un tiers des membres élus au conseil national et ambitionnent de rassembler une majorité des militants.

La motion plaide pour "une réelle inflexion" de la politique économique, "un agenda de réformes, (...) quelques actes forts" consistant à utiliser des marges de manoeuvres qui existent pour le "soutien aux investissements", des mesures de "pouvoir d'achat", une "loi bancaire" et une "réforme fiscale".

La "motion C", "Osons un nouveau pacte citoyen et républicain", a pour première signataire Florence Augier, secrétaire nationale du PS. Elle se présente comme "l'oeuvre collégiale de militants". Elle réclame notamment "d'intensifier la politique des emplois aidés" (150.000 nouveaux emplois aidés d'ici à 2017), des mesures de redistribution pour les classes moyennes, la revalorisation de minimas sociaux...

La "motion D", "La Fabrique", a pour première signataire la députée des Hautes-Alpes, Karine Berger. Elle a le soutien de la sensibilité Cohérence socialiste (Valérie Rabault, Yann Galut, Alexis Bachelay), de réseaux proches de Ségolène Royal avec l'ex-ministre Dominique Bertinotti et un proche d'Arnaud Montebourg, le député Arnaud Leroy.

Vote le 21 mai

Les militants socialistes à jour de cotisation voteront sur ces différents textes le 21 mai. Les premiers signataires des deux motions arrivées en tête seront ensuite en lice le 28 mai, date à laquelle les militants les départageront pour le poste de premier secrétaire du PS.

L'enjeu du congrès de Poitiers est fort pour le PS, qui vient de subir, avec les départementales, une quatrième défaite électorale en un an et qui entend se préparer pour les régionales de décembre et la présidentielle de 2017.

Le gouvernement espère que ce rendez-vous sera apaisé, loin des déchirements qu'ont pu connaître certains congrès socialistes, et que la motion portée par Jean-Christophe Cambadélis, qui a les faveurs de l'exécutif, obtiendra la majorité la plus large possible.

Soucieux de mettre en évidence une large unité autour de lui, Jean-Christophe Cambadélis est arrivé au Conseil national en compagnie de Martine Aubry, qui avait entretenu le suspense pendant plusieurs semaines sur ses intentions, et du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.

"Nouvelle alliance à gauche"

Le premier secrétaire a expliqué à la presse que sa motion prônait "le renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale", mais aussi "le dépassement du Parti socialiste" à travers la fondation d'une "nouvelle alliance à gauche", avec la gauche et les écologistes ainsi que les citoyens. Le texte entend "faire de l'égalité le fil d'Ariane de la fin du quinquennat et de l'action du PS dans les prochaines années". Il intègre la notion d'"éco-socialisme", chère au patron du PS, sorte de "synthèse entre la social-démocratie et l'écologie politique".

Le Premier ministre Manuel Valls n'a pas manqué de se féliciter samedi de l'arrivée de Martine Aubry dans la motion du premier secrétaire du PS, y voyant "une bonne chose" pour "le rassemblement des socialistes". Il est prévu que plusieurs ministres et Manuel Valls lui-même signent cette motion, selon plusieurs sources concordantes.

Après des réticences et mises en garde de dernière minute, le pôle des "Réformateurs" (aile droite du PS) a confirmé qu'il rejoignait finalement la motion Cambadélis-Aubry.

A.S. avec AFP