Congrès du PS: 131.000 votants et des craintes de fraude
Motion A versus Motion B. Jean-Christophe Cambadélis, soutenu par Manuel Valls et le gouvernement avec le renfort inattendu (et négocié) de Martine Aubry, contre Christian Paul, nommé leader des frondeurs et de l'aile gauche du Parti socialiste avec le soutien de Benoît Hamon notamment. Le 21 mai prochain, deux semaines avant le congrès de Poitiers (5 au 7 juin), les militants du PS devront se prononcer sur la ligne politique de leur mouvement.
A ce jour, ils sont 131.000 à jour de leurs cotisations contre près de 200.000 à la veille de la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012. A cela il faut ajouter les quelques 30.000 militants qui ne sont pas à jour de leurs cotisations mais qui peuvent régulariser leur situation y compris le jour du vote, selon les derniers chiffres du PS. Pourtant, à raison de 15 euros par mois de retard, la somme due pour exprimer son avis pourrait grimper rapidement et refroidir une grande majorité.
L'Elysée redoute les déchirements internes
Mais alors que les deux camps se sont organisés pour convaincre dans les fédérations, la motion de Christian Paul, "A gauche pour gagner", met d'ores et déjà en garde contre les risques de fraude, en écho aux accusations portées par les camps Aubry et Royal en 2008. "Nous y veillerons", a assuré Christian Paul jeudi dont le groupe mettra en place une cellule de surveillance du scrutin. Dans le viseur certaines fédérations plus ou moins acquises à la direction actuelle.
D'autant plus que l'Elysée surveille de près les agissements des uns et des autres, rapporte L'Opinion vendredi et met en garde contre des dérapages qui évoqueraient les déchirements de l'UMP lors du duel Copé-Fillon de 2012. D'ailleurs François Hollande a oeuvré personnellement au retour dans les rangs de Martine Aubry, racontait Libération dans le but de se prémunir de divisions publiques.
Pas de débat Cambadélis-Paul
Mais Christian Paul préfère surtout s'assurer que les engagements pris soient respectés. "Nous ne devons plus vivre le grand écart entre le discours et les actes. Nous l'avons vécu avec le discours du Bourget (de François Hollande début 2012, ndlr). Je ne veux pas le revivre après le congrès de Poitiers".