BFMTV
Parti socialiste

Christiane Taubira sur le 13-Novembre: "j'ai dû asphyxier mon émotion"

Christiane Taubira le 29 janvier 2016 à l'université de New York

Christiane Taubira le 29 janvier 2016 à l'université de New York - Jewel Samad - AFP

Christiane Taubira s'est confiée sur la nuit du 13 novembre 2015. L'ancienne ministre de la Justice raconte cette nuit d'horreur et assure avoir dû "asphyxier" son émotion et se retirer "non pas pour dormir mais pour pleurer".

Christiane Taubira n'a rien oublié du 13 novembre 2015. L'ancienne ministre de la Justice a raconté pour RTL cette nuit d'horreur durant laquelle 130 personnes ont perdu la vie lors des attentats qui se sont produits à Paris et aux abords du Stade de France à Saint-Denis.

"Je m'en souviendrai toujours. J'étais en train de quitter la Chancellerie, il devait être 21h50", a confié l'ex-garde des Sceaux. "Sur le pallier, je reçois un appel et évidemment je renonce à aller au cinéma. Peu de temps après, je me rends à la cellule de crise place Beauvau et je comprends que nous sommes devant quelque chose sans précédent."

"J'ai dû asphyxier la mienne"

L'ancienne députée de Guyane évoque le choc et l'effroi qui l'ont saisie ainsi que tous les membres de son cabinet. "Pour nous, c'est un choc, nous n'avons perdu ni notre sensibilité, ni notre humanité mais c'est le devoir qui prime". "Mon cabinet est là, nous avons besoin de rester ensemble et en même temps nous avons besoin de dés-étrangler l'émotion qui nous habite". Elle ajoute: "J'ai dû asphyxier la mienne toute cette nuit-là et je me retire, pas pour dormir mais pour pleurer".

Christiane Taubira s'est ensuite rendue dans la nuit devant le Bataclan avec le président François Hollande. Elle en a été bouleversée.

"Les images sont fortes et incrustées, elles ne disparaîtront pas. Nous sommes enserrées par les équipes de sécurité, se souvient-elle, évoquant la grande émotion qui régnait ce soir-là. Elle est là, palpable. Elle est dans l'air, elle est sur les balcons, elle est dans la rue".

"La capacité de ce peuple à tenir debout"

Mais elle se rappelle également de la force des Français, leur solidarité et "la capacité de ce peuple à affronter la tragédie et à tenir debout".

"Je retiens des visages, des moments de silence, des pressions de mains, des prénoms. Je retiens une force incroyable y compris dans l'effondrement". 

Céline Hussonnois-Alaya