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Parti socialiste

Ayrault: Montebourg a été un ministre "totalement déloyal"

Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre

Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre - Patrick Kovarik - AFP

L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault est revenu mercredi sur son ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, sur l'action de Manuel Valls et sur l'implosion du parti EELV.

L'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault a jugé mercredi que son ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait été "totalement déloyal" avec lui. Dans un gouvernement, "chacun doit être à sa place et il faut veiller à la cohésion gouvernementale. Moi-même j'en ai subi parfois les effets", a-t-il déclaré lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP. Avec Arnaud Montebourg? "Par exemple", a répondu le député PS de Loire-Atlantique.

"Chacun sait qu'il était totalement déloyal, d'ailleurs ça s'est mal terminé", avec son éviction du gouvernement en août 2014.

Quand Jean-Marc Ayrault était à Matignon (2012-2014), ses relations sont vite devenues exécrables avec Arnaud Montebourg qui a sapé son autorité et affiché des positions parfois à l'opposé de celles du gouvernement, comme sur le gaz de schiste ou la nationalisation temporaire de Florange.

Conseil amical: s'occuper de son ministère

Jean-Marc Ayrault a évoqué le cas Montebourg alors qu'il était interrogé sur son successeur à Bercy, Emmanuel Macron. Au jeune ministre de l'Economie, qui insupporte une partie de la gauche par des positions jugées trop libérales, Jean-Marc Ayrault a adressé "quelques conseils amicaux": s'occuper de "son ministère, de la politique qu'(il) a à y mener et pas de tout le reste", afin de ne pas "créer de la confusion et des polémiques".

Jean-Marc Ayrault a également lancé une pique à son successeur à Matignon. Interrogé sur le "social-réformisme" théorisé par Manuel Valls, il a rappelé son attachement à la "social-démocratie".

"Si on adresse des messages comme ça, un peu connotés, pour faire croire qu'on fait des virages", "ça ne sert à rien" et "ça ne peut amener que de la confusion". "On est dans l'action. Donc moi, je ne suis pas partisan qu'on pollue à chaque fois le temps politique avec des débats sur d'autres sujets", a-t-il aussi lancé.

Un "fossé" entre EELV et le PS

Egalement interrogé sur l'implosion d'Europe Écologie Les Verts, il a estimé que le départ des écologistes du gouvernement en avril 2014, quand lui-même a été congédié de Matignon, a "ouvert la possibilité d'une crise" et "conduit à creuser un fossé" entre EELV et le PS.

Jean-Marc Ayrault a réaffirmé avoir eu à l'époque des "discussions" avec Cécile Duflot sur son maintien au gouvernement si lui-même était confirmé à Matignon. Dans la foulée de la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre, les ministres écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin ont annoncé qu'ils quittaient le gouvernement.

Ce départ "a ouvert la possibilité d'une crise" et "a conduit à creuser un fossé entre ce parti et les socialistes, et donc avec le gouvernement", a ajouté le député PS de Loire-Atlantique, qui s'est toujours targué de bonnes relations avec les écologistes. Il ne veut pas "dédouaner les Verts de toutes leurs responsabilités" et leur a rappelé que dans l'accord électoral pour les législatives de 2012, il y avait l'exigence de "voter au minimum le budget".

Les écologistes peuvent-ils revenir au gouvernement d'ici à 2017? "Il ne faut jamais se décourager", a-t-il répondu en soulignant que ce retour devrait se faire sur la base d'un "accord politique" et non "pour distribuer des postes".

la rédaction avec AFP