Avec le départ de Désir, qui prendra la direction du PS?

Après un an et demi à la tête du Parti socialiste, Harlem Désir, nommé secrétaire d’État aux Affaires européennes, va quitter son poste. Jean-Christophe Cambadélis apparaît comme favori pour le remplacer. Mais attention aux militants…

Nommé secrétaire d'Etat aux Affaires européennes au sein du gouvernement de Manuel Valls ce mercredi, Harlem Désir quitte derechef la tête du Parti socialiste, un an et demi seulement après son arrivée.

C’est l'actuel secrétaire national du PS à l'Europe et à l'International, Jean-Christophe Cambadélis, qui devrait hériter des rênes du parti. Plusieurs sources socialistes ont confirmé cette information à BFMTV, jusqu'à ce qu'Harlem Désir lui-même propose le nom de son ancien rival pour le remplacer. Une nouvelle qui fait déjà grincer des dents.

Une réunion ce mercredi soir

Pour évoquer la délicate question de cette succession, le Bureau national (BN) du PS s'est réuni dès ce mercredi soir. Selon une bonne source au sein du parti, "une direction provisoire" sera désignée pour ensuite être entérinée par le Conseil national au parlement du parti, qui se réunit le 15 avril. "Le premier secrétaire tirant sa légitimité des militants, leur vote est nécessaire mais pas tout de suite" et "un congrès extraordinaire n'est pas forcément obligatoire", a-t-il été expliqué.

Si la personnalité de Cambadélis n’est a priori pas un problème pour les militants du parti majoritaire, sa possible nomination à la direction, sans passer par des élections, suscite plusieurs interrogations et protestations.

"Le changement de premier secrétaire appartient aux militants"

"On a changé de Premier ministre, c'est le pouvoir constitutionnel du président de la République. En revanche, le changement de premier secrétaire appartient aux militants comme le prévoient les statuts, au terme d'un congrès et d'un vote", a ainsi insisté Juliette Méadel, secrétaire nationale du PS à l'Industrie.

Le 1er secrétaire du PS viré sans ménagement et au mépris de notre vote? et la démocratie interne? et nous, militants? La motion 2 s'insurge
— Juliette Méadel (@juliettemeadel) 9 Avril 2014

Refusant sur notre antenne une "pré-désignation" de Jean-Christophe Cambadélis, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann a même demandé "la mise en œuvre d'une direction collégiale" pour "organiser un scrutin transparent et objectif", et "une date pour le vote des militants".

Un avis partagé par son homologue Jérôme Guedj, lui aussi interrogé par BFMTV, qui a estimé que "le parti ne pouvait pas uniquement être la chambre d'enregistrement de l'action gouvernementale", soulignant qu'il avait "été efficace à chaque fois qu'il a été autonome." Comprendre: il faut que le premier secrétaire soit désigné par les militants et non pas par le Bureau national.

Jé. M. avec AFP