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Au mont Beuvray, Arnaud Montebourg teste sa popularité avant 2017

L'ancien ministre du Redressement productif doit exposer sa vision pour la France, ce lundi, lors de sa traditionnelle ascension du mont Beuvray. Un rendez-vous au cours duquel il devrait faire un pas vers la présidentielle de 2017, sans toutefois annoncer sa candidature.

Un rendez-vous traditionnel, mais avec cette fois-ci 2017 en ligne de mire. Ce lundi, en fin de matinée, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg entend longuement exposer sa vision pour la France, lors de son inévitable ascension du mont Beuvray, dans le Morvan. Prendront successivement la parole le député de Saône-et-Loire Philippe Baumel, celui de la Nièvre Christian Paul, chef de file des frondeurs, puis Arnaud Montebourg, lors de ce qui semble être un pas de plus vers la présidentielle de 2017.

Un test, mais pas d’annonce

Une ascension aux airs de test, pour Arnaud Montebourg, qui étudie sa propre volonté de se lancer dans la course à l’Elysée. Car l’ancien ministre n’est pas sûr d’y aller. "Il y a 70% de chances que je n’y aille pas et 30% que j’y aille", a-t-il confié à l’un de ses proches il y a quelques jours.

D’autant plus que, outre le mont Beuvray, l’autre rendez-vous annuel d’Arnaud Montebourg est la fête de Frangy, dans son fief de Saône-et-Loire, fin août. Selon les informations de notre éditorialiste politique Apolline de Malherbe, l’ancien ministre du Redressement productif choisirait plutôt cette date pour faire son annonce de candidature, s’il y en a une.

Car Montebourg veut d’abord tester sa capacité à rassembler. Son intervention sur France Télévision le week-end dernier n’a pas franchement soulevé les foules. Et Son mouvement pourrait donc se limiter à quelques frondeurs, tels Christian Paul ou Aurélie Filipetti. Les aubristes, qui n’ont pas oublié son soutien à François Hollande lors des primaires de 2012, pourraient ne pas le suivre. Et la gauche anti-Hollande est aujourd’hui divisée. L’ancien ministre Benoît Hamon pourrait en effet annoncer lui aussi sa candidature. Il ne sera d’ailleurs pas présent ce lundi, au mont Beuvray.

"Entrée dans l’atmosphère"

Autrement dit, à Beuvray, Arnaud Montebourg devrait se contenter de poser des jalons, en vue d’une potentielle future candidature. L’invitation lancée par l’intéressé sur Twitter a d’ailleurs donné la note. "Lundi 16 mai, je vous invite à l'ascension du mont Beuvray. Nous y préparerons ensemble l'avenir", a-t-il ainsi écrit.

Le 8 mai sur France 2, il avait affirmé qu'il prendrait ses "responsabilités", "s'il y (avait) des responsabilités à prendre" par rapport à la présidentielle mais qu'une telle décision, "difficile à prendre", ne se prenait "pas un an avant une telle échéance".

"Je pense qu'il va faire un pas supplémentaire (...) Il va annoncer un processus", croit savoir le député d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, qui sera de la partie. "Je pense qu'il est convaincu qu'il a un rôle à jouer, qu'il faut constituer une offre politique pour la présidentielle. Il est important de voir comment le pas qu'il va franchir sera reçu", ajoute le député frondeur. "Il va faire son entrée dans l'atmosphère", résume Christian Paul.

Le chantre du "made in France" aura à ses côtés sa compagne, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti, son lieutenant, le conseiller régional François Kalfon, le député Patrice Prat et le sénateur Jérôme Durain. Arnaud Montebourg doit prononcer un discours d'une demi-heure, sur ses thèmes de prédilection: la VIe République, les paradis fiscaux, le made in France, la réorientation de la construction européenne. Mais aussi des sujets plus régaliens: défense, sécurité, laïcité ou immigration.

A.S.