BFMTV
Parti communiste français

"Ils ont transformé nos frontières en passoires": critiqué, Fabien Roussel maintient ses propos

Les déclarations du leader du PCF sur le libre-échange ont déclenché des critiques de la gauche. Plusieurs élus ont dénoncé l'expression employée par le communiste, laquelle est habituellement utilisée par l'extrême droite.

Fabien Roussel persiste et signe. Invité de BFMTV-RMC ce mardi, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), réélu facilement ce lundi à l'issue d'un congrès à Marseille, estime que "la France devient une passoire" car "nos frontières ne permettent plus de protéger nos usines, nos emplois", ni "d'empêcher l'évasion fiscale".

Un ton déjà employé ce lundi dans la cité phocéenne. Critiquant les politiques des précédents gouvernement, le député du Nord a déclaré:

"Ils ont signé des traités de libre-échange à tour de bras, ils ont transformé nos frontières en passoires et ouvert la France aux marchands et à la finance. Et aujourd'hui, ils reviennent la bouche en cœur en nous parlant de souveraineté."

"Ils ont mis la France sur Leboncoin"

Au micro de BFMTV-RMC, Fabien Roussel continue de fustiger les politiques menées en matière de libre-échange.

"Nous avons perdu un million d'emplois industriels en l'espace de dix ans", déplore-t-il, tout en accusant: "Ils ont mis la France sur Leboncoin, ils l'ont vendu en morceaux."

"Quand je vois que des grands groupes industriels comme Renault ou Peugeot continuent d’investir en Chine pour y produire des véhicules électriques peu chers, qui seront ensuite revendus en Europe et en France, je dis: honte. Je dis même plus que cela : trahison", poursuit l'ancien candidat à la présidentielle.

Les propos du communiste ont suscité des désapprobations à gauche ce mardi. Plusieurs élus ont ainsi dénoncé l'expression "ils ont transformé nos frontières en passoire", laquelle est employée par l'extrême droite pour dénoncer l'arrivée de migrants sur le continent européen.

"Si nos frontières étaient des passoires, la Méditerranée ne serait pas un cimetière", a ainsi tweeté Mélanie Vogel, sénatrice Europe Écologie-Les Verts (EELV) et coprésidente du parti vert européen.

"On ne peut laisser personne mourir dans un bateau"

De son côté, Fabien Roussel défend ses propos, soulignant que ce "n'est pas l'immigration qui pose problème dans notre pays", mais plutôt les frontières industrielles.

"Il n’y a pas de frontière pour l’argent, les marchandises qui viennent de l’étranger et concurrencent les travailleurs français, mais il y a des frontières pour les êtres humains qui meurent dans la Méditerranée ou sur les côtes au Nord de la France", fustige-t-il.

L'élu juge qu'au sein de l'Union européenne "nous avons chacun notre responsabilité d'accueil". "On ne peut laisser personne mourir dans un bateau" appuie-t-il. Et si l'Italie refuse, comme pour le cas de l'Ocean Viking? "On est quand même une grande nation avec une histoire, nous avons un devoir d’accueil, d’humanité", répond Fabien Roussel.

Face à la polémique, le PCF avait réagi ce lundi sur Twitter, en soulignant que la "distinction" entre la libre circulation des biens et la libre circulation des personnes est "au programme de géographie de seconde".

Baptiste Farge