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Parlement

Un sénateur fustige le numérique à l'école... après avoir promis des tablettes durant sa campagne

Les tablettes numériques pourraient investir toutes les écoles dès les prochaines rentrées.

Les tablettes numériques pourraient investir toutes les écoles dès les prochaines rentrées. - Fred Dufour - AFP

Le sénateur Jacques Grosperrin, rapporteur d'une commission d'enquête sur l'école, préconise l'interdiction des tablettes en primaire. L'an dernier, il en avait pourtant promis aux élèves de Besançon, révèle NextINpact.

Jacques Grosperrin a visiblement changé d'avis sur le numérique. Ce sénateur du parti Les Républicains vient de présenter un rapport sur l'école, rédigé par une commission d'enquête composé de vingt parlementaires de tous bords politiques. Ils y brossent un portrait très noir de ce qu'ils qualifient "d'envahissement du numérique" à l'école, à travers les smartphones, les ordinateurs et les tablettes, notant au passage que les enseignants "peinent de plus en plus à transmettre les valeurs de la République".

Le sénateur s'étrangle donc de la mesure proposée par le président de la République, François Hollande, de fournir à l'ensemble des élèves de 5ème une tablette numérique à la rentrée 2016. Une mesure qu'il juge "coûteuse et inefficace". La commission d'enquête préconise, elle, d'interdire les tablettes numériques au primaire, et de mettre à l'étude un dispositif de brouillage des téléphones portables dans les écoles et les collèges.

Discours radicalement différent l'an dernier

Mais fait amusant: l'an dernier, durant sa campagne électorale pour les municipales de Besançon, qu'il avait perdu au second tour, le sénateur Jacques Grosperrin n'avait pas la même vision des choses. Dans un tract retrouvé par NextINpact sur la page Facebook de l'élu, on peut notamment lire l'une des promesses du candidat: "moderniser l'éducation". Pour cela, le parlementaire suggérait "d'équiper les salles d'outils numériques" et de mettre en place un "plan d'équipement des élèves en tablettes".

En fouillant Internet, le site NextINpact a même retrouvé une autre trace surprenante du sénateur sur le sujet, sur le site Ask.fm. Dans une discussion avec des internautes, Jacques Grosperrin avait fustigé "notre éducation, qui a trop tardé à adopter ces outils numériques, et ce n'est pas bon pour l'avenir de nos enfants." Un an plus tard, il a changé de camp. 

A. G.