Un député LaREM dénonce une coupure d'électricité de la CGT en se trompant d'année puis de lieu

Sur France Info, Lionel Causse s'est emmêlé les pinceaux, même dans son démenti, lorsqu'il a pointé du doigt les coupures fomentées par le syndicat contestataire.

De l'art de se prendre les pieds dans le tapis. Alors que se poursuit le mouvement de contestation de la réforme des retraites que prépare le gouvernement, les élus de La République en marche se succèdent en plateau pour défendre leur bifteck. Au risque, à l'instar de Lionel Causse, de confondre des événements avec un traître aplomb. Avec les conséquences que cela entraîne inévitablement sur les réseaux sociaux.

Vendredi, le député des Landes s'est plaint sur France Info des coupures d'électricité déclenchées par des syndicalistes de la CGT Mines Énergie depuis quelques semaines. Et le parlementaire de pointer du doigt celle, dit-il, qui a eu lieu "il y a quinze jours" à l'hôpital de Dax. Lionel Causse va jusqu'à expliquer que des "examens" y ont été "reportés parce que les gens ne voulaient pas prendre la responsabilité de démarrer certaines opérations".

"Ce n'est pas une fake news"

Problème: la direction dudit hôpital a démenti l'information dans la foulée auprès de France Bleu Gascogne. L'antenne a ensuite interrogé le député LaREM, qui a expliqué qu'il faisait sciemment référence à une coupure datant... de 2017. "Ce n'est pas une fake news (...) si les gens ont compris que c'était cette année, effectivement je m'en excuse", a-t-il affirmé. Difficile de comprendre autre chose lorsque l'intéressé précise que la coupure a été faite "il y a quinze jours". La fédération mines-énergie de la CGT s'est, dans un communiqué, agacée de propos qu'elle qualifie de "calomnie et mensonges".

Un article de la même antenne de France Bleu évoque la plainte déposée par l'hôpital de Dax, en décembre 2017, pour mise en danger de la vie d'autrui. La CGT avait privé 13.000 foyers d'électricité à Dax et Saint-Paul-lès-Dax. La coupure, déclenchée dans le cadre d'une journée d'action pour la hausse du pouvoir d'achat, avait perturbé le pôle gériatrique du Centre Hospitalier. Aucun lien possible, donc, avec la mobilisation contre la réforme des retraites.

Un peu avant 23 heures, Lionel Causse a publié un rectificatif sur ses comptes Twitter et Facebook, dans lequel il écrit avoir confondu l'hôpital de Dax avec celui de Béziers, dans l'Hérault.

Une coupure de courant y a bien été déclenchée le 12 décembre, rapportait alors Le Midi libre. "J'ai opéré une confusion (...) considérant qu'une action de ce type n'est pas moins grave dans l'Hérault que dans les Landes", plaide l'élu marcheur. 

Jules Pecnard