Transfert de migrants en jet: une opération à "2,3 millions d'euros par an"

Patrick Mennucci, rapporteur pour avis à l'Assemblée nationale sur la mission Immigration, asile et intégration, revient sur le coût de fonctionnement du jet privé destiné à évacuer des migrants de Calais.

Un système de navettes en jet privé affrété par l’Etat pour désengorger la jungle de Calais fait actuellement polémique. Les associations dénoncent des coûts de fonctionnement faramineux. Interrogé par BFMTV, Patrick Mennucci, rapporteur d'un avis sur la mission Immigration, asile et intégration à l'Assemblée nationale, s’est expliqué mardi sur le fonctionnement et le coût de revient de cet avion.

Sur un budget annuel de reconduction à la frontière de 30 millions d'euros, 2,3 millions d'euros sont ainsi consacrés à la mise en fonction de ce type d'avion privé destiné à éloigner les migrants en situation irrégulière.

"30 millions d’euros sont prévus en autorisations d’engagement et en crédits de paiement pour financer le départ par voie maritime, ferroviaire ou aérienne des étrangers frappés d’une mesure d’éloignement forcé", précise l'avis sur les crédits de la mission Immigration, asile et intégration inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, qui sera défendu jeudi à l'Assemblée nationale par Patrick Mennucci, "rapporteur pour avis".

Rapatrier vers les pays d'Europe de l'Est

"Ce poste de dépenses couvre notamment (...) le fonctionnement de l'aéronef de type Beechcraft utilisé pour les éloignements à destination d'e l'Europe centrale et orientale, soit 2,3 millions d'euros", est-il en outre indiqué.

Concernant le fonctionnement de ce jet privé qui ne comporte que 19 places, celui-ci a pour première mission de rapatrier les personnes en situation irrégulière vers les pays de l'Europe de l'Est. Quand il ne vole pas, il est alors utilisé pour les migrants de Calais, explique le député socialiste des Bouches-du-Rhône.

M.G. avec Jérémy Trottin