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Parlement

Syrie: le Parlement vote pour la prolongation des frappes françaises

Nathalie Kosciusko-Morizet est en difficulté sur l'ancienne circonscription de François Fillon à Paris.

Nathalie Kosciusko-Morizet est en difficulté sur l'ancienne circonscription de François Fillon à Paris. - Christophe Archambault - AFP

Les parlementaires ont voté mercredi à une écrasante majorité la prolongation des frappes aériennes en Syrie, décidées début septembre par François Hollande.

Dans le nouveau contexte post-attentats, l'Assemblée nationale a débattu cet après-midi de l'intervention française en Syrie, et s'est prononcée très majoritairement en faveur des opérations de frappes aériennes, qui se sont intensifiées depuis les attaques à Paris et à Saint-Denis. Mercredi soir, le Sénat a également approuvé le texte à la quasi-unanimité.

Le scrutin à l'Assemblée nationale, initialement annoncé de 515 voix pour et 4 voix contre, est en réalité de seulement 2 voix contre, puisque deux députés, Isabelle Attard et Jean-Pierre Gorges, se sont trompés de bouton.

Les dix députés Front de Gauche se sont, eux, abstenus, comme ils l'avaient annoncé plus tôt dans la journée. Le groupe partage l'objectif de "destruction de l'Etat islamique" mais continue de regretter que l'engagement des forces françaises ne se fasse pas formellement sous l'égide de l'ONU, avait indiqué leur chef de file, André Chassaigne.

Pas de troupes françaises au sol

Le débat qui a précédé le vote a été l'occasion pour l'exécutif de confirmer que la France est bien "en guerre" contre l'Etat islamique, mais que le régime de Bachar al-Assad ne pouvait "en aucun cas être un partenaire" dans la lutte contre le groupe terroriste, puisque ce régime "lui-même recourt à la terreur", a lancé le Premier ministre face aux députés.

Le "front mondial" contre l'EI doit "apporter tout son soutien à ceux qui se battent contre leurs troupes, comme les Kurdes, combattants valeureux que nous soutenons, et les groupes de l'opposition syrienne modérée", a défendu Manuel Valls. "Notre action aérienne doit appuyer les opérations terrestres. Et celles-ci ne peuvent être conduites que par les forces insurgées locales, renforcées le cas échéant par des armées sunnites de la région." 

"Il serait totalement déraisonnable et improductif d'engager nous-mêmes des troupes au sol. Avec qui? Dans quelles conditions? Avec quels pays occidentaux? Tirons les leçons de ce qui s'est passé dans cette région et appuyons en revanche les troupes kurdes et sunnites qui s'engagent sur le terrain", a plaidé Manuel Valls. La veille, François Hollande, en déplacement aux Etats-Unis, avait déjà martelé que la France "n'interviendrait pas au sol", mais continuerait à "accompagner les forces locales".

A. G. avec AFP