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Parlement

Salle comble, invectives... Les débats sur la réforme des retraites déjà brûlants en commission

Une référence à d'éventuelles coupures d'électricités dans les permanences d'élus de la majorité a mis le feu aux poudres en commission des Affaires sociales.

Une salle comble. Ce lundi, la commission des Affaires sociales a fait le plein. Et pour cause, elle examine un texte majeur jusqu'à mercredi: celui du projet de réforme des retraites. Sans surprise, les échanges se sont rapidemment tendus entre les partisans et les opposants du projet de l'exécutif.

"Personne ne méprise personne dans cette commission s'il vous plaît", "Franchement, c'est insupportable". Fadila Khattabi, députée de la majorité et présidente de la commission des affaires sociales a appelé plusieurs fois à la bonne tenue des échanges.

"Je ne veux pas vous entendre pleurer"

Difficile de garder le silence néanmoins dans cette salle étriquée sur un texte si sensible. Sébastien Jumel, député communiste de la Seine-Maritime est monté au créneau. "Vous allez voir la rue vous faire trembler", a avertit l'élu, en référence à la seconde mobilisation intersyndicale prévue ce mardi. Et d'ajouter:

"C'est la rue qui va s'exprimer et c'est vous qui allez retirer votre projet".

Décidé à mettre la pression, le parlementaire est même allé jusqu'à évoquer des coupures d'électricité. Lesquelles sont envisagées par la CGT Énergie pour les permanences des députés favorables à la réforme.

"Si on vous coupe le jus deux, trois heures dans vos permanences, je ne veux pas vous entendre pleurer", a-t-il déclaré.

"Bafouer la loi"

Les élus de Renaissance ont saisi la balle au bond pour dénoncer l'"irresponsabilité" de la gauche. "Vous rêvez de scènes insurrectionnelles, vous rêvez de chaos, vous rêvez que l'Assemblée nationale se transforme en ZAD et ça c'est inacceptable", a fustigé Caroline Yadan, députée de Paris.

Le Rassemblement national s'est lui-aussi invité dans la danse. Opposée à la réforme des retraites, la formation d'extrême droite cherche néanmoins à apparaître comme une force de gouvernement crédible et responsable. Ainsi le député du Loiret Thomas Ménagé a déploré que les communistes "appell[ent] en tant que législateur à bafouer la loi".

Après sept heures d'échanges, seul l'article premier sur la disparition de la plupart des régimes spéciaux a été validé en commission. Si les débats étaient déjà tendus, l'article 7 fixant le relèvement de l'âge légal de 62 à 64 ans devrait cristalliser les tensions.

Baptiste Farge