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Parlement

Rugy propose une "mise en retrait" temporaire des élus ou ministres mis en cause par la presse

François de Rugy assiste à une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 17 septembre

François de Rugy assiste à une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 17 septembre - Dominique Faget / AFP

L'ancien ministre de la Transition écologique, contraint de démissionner de son poste après l'affaire des homards de l'Hôtel de Lassay, estime qu'il est impossible d'occuper une telle fonction tout en organisant sa défense.

Le destin de François de Rugy aurait-il été différent si une telle option lui avait été disponible? Interrogé récemment par Le Figaro, l'ancien ministre de la Transition écologique est revenu sur l'affaire qui l'a contraint de démissionner de son poste après seulement 10 mois passés à l'Hôtel de Roquelaure. Celle dite des "homards", photographiés du temps où le député de Loire-Atlantique occupait la présidence de l'Assemblée nationale. S'y sont ajoutées les questions sur les travaux de rénovation réalisés dans son ministère. 

Face à la tempête médiatique, qui a pris le pas sur le contenu des rapports publiés après coup par le gouvernement et le palais Bourbon, François de Rugy estime aujourd'hui qu'il aurait dû se mettre "en mode combat". Autrement dit, consacrer davantage de temps à sa défense, activité difficilement conciliable avec le rythme d'un ministère. D'où l'idée d'une possible "mise en retrait" temporaire de l'accusé, le temps qu'il puisse éventuellement mettre à plat tous les doutes le concernant. 

"Tout serait retombé"

S'agissant de son propre cas, l'ancien vert estime qu'il n'aurait eu besoin que de dix jours d'une telle mise en retrait, durant laquelle une sorte d'intérim aurait été assuré au ministère de la Transition écologique. François de Rugy évoquait déjà le sujet le 11 décembre sur Public Sénat:

"Il pourrait y avoir une réflexion (...) sur comment les ministres peuvent se défendre pour ne pas être écrasé par ce rouleau compresseur médiatique. (...) Moi j'aurais eu une mise en retrait de dix jours, tout était sur la table et tout serait retombé, on serait revenu aux faits. (...) Un ministre, lorsqu'il est dans cette situation, ne peut pas exercer sa fonction de ministre réellement tout en se défendant."

À l'instar de Jean-Paul Delevoye, ex-Haut-commissaire aux Retraites lui aussi contraint à la démission après des révélations sur des "omissions" dans sa déclaration d'intérêts auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, François de Rugy a été mis au ban de façon expéditive. Mais sans le même soutien de la part des caciques de La République en marche. 

"Quand les réseaux sociaux ont déversé leur fiel, j’ai fait une pause", dit-il au Figaro. Désormais, l'élu nantais arpente à nouveau les couloirs de l'Assemblée nationale, où il doit composer avec le fait de ne pas disposer de courant. 

Jules Pecnard