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Retraites: une motion de censure transpartisane déposée pour faire tomber le gouvernement de Borne

Des parlementaires des oppositions, à l'initiative du groupe Liot qui rassemblent des centristes et des ex macronistes, allient leur force pour espérer faire tomber le gouvernement. Si cette hypothèse semble peu probable, elle n'a rien d'impossible si Les Républicains votent en très grande majorité pour.

De quoi donner quelques sueurs froides au gouvernement. Le groupe Liot (Libertés, Indépendant, Outre-mer territoires) vient de déposer une motion de censure, cosignée par 91 élus des oppositions de 5 groupes à l'Assemblée nationale - à l'exception des LR et du RN - avec l'objectif de renverser Élisabeth Borne.

"J’en appelle à la responsabilité de tous les députés pour préserver la démocratie", a lancé au micro de BFMTV Bertrand Pancher, le président de Liot.

Si l'adoption de cette motion transpartisane reste peu probable et s'ajoute à celles déposées par le RN après le 49.3 sur la réforme des retraites, elle n'a sur le papier rien d'impossible. La France insoumise, préfère, elle rallier ses forces à celle de cette motion de censure tranpartisane.

298 députés pourraient potentiellement la voter

Et pour cause: pour qu'une motion de censure soit adoptée, il faut 287 voix (289 habituellement mais deux sièges de députés sont actuellement vacants NDLR). Très loin donc des effectifs du groupe de Marine Le Pen avec ses 88 députés ou de l'ensemble de la Nupes qui cumule 149 élus. Même constat pour les LR qui comptent 61 membres.

Mais la donne change si les forces politiques s'unissent. Les 287 voix sont atteignables si les LR votent en grande partie la motion de censure tout comme l'intégralité du RN, de la Nupes et de tous les élus du groupe LIOT. L'ensemble des oppositions représente 298 députés, soit 11 petites voix d'avance.

Mise en garde d'Olivier Marleix

Il reste cependant très hypothétique que les élus de droite votent tous la motion de censure alors qu'une partie d'entre eux soutient la retraite à 64 ans. Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée a d'ailleurs mis en garde son propre camp mardi.

Il a fait savoir "qu'il n'était pas acceptable que des députés cosignent une motion de censure avec des gens de gauche ou des centristes" du groupe LIOT. Dans son viseur: la crainte d'une scission du groupe.

Si cette motion de censure transpartisane était adoptée, le gouvernement d'Élisabeth Borne serait renversé. Emmanuel Macron peut alors changer de Premier ministre ou réinvestir sa cheffe de gouvernement sortante. Rien ne l'obligerait sur le papier à dissoudre l'Assemblée nationale. Politiquement, l'option serait évidemment sur la table.

Marie-Pierre Bourgeois