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Parlement

Retraites: passe d'armes à l'Assemblée après des interventions chahutées de députées insoumises

"Sexisme", "honte", "inadmissible"... L'Assemblée nationale a été le théâtre ce jeudi soir d'une nouvelle passe d'armes entre les députés de la Nupes et le reste de l'hémicycle. La présidente de l'Assemblée a personnellement été prise à partie.

"Vous êtes un agent provocateur." En plein débat sur l'égalité salariale entre les femmes et les hommes ce jeudi soir à l'Assemblée nationale, lors de l'examen de la réforme des retraites, des députés de la Nupes s'en sont pris à l'attitude de l'hémicycle, et particulièrement de celle de la présidente, Yaël Braun-Pivet.

Après plusieurs interventions chahutées de députées LFI, dont Ersilia Soudais, leur collègue Aurélie Trouvé a demandé à prendre la parole pour un rappel au règlement.

"Quand une femme s’exprime, il y a un brouhaha incroyable. Il est inadmissible que dès lors qu’il y a une prise de parole comme celle-ci, il y ait des exclamations", a-t-elle déploré.

Réponse immédiate de la présidente de l'Assemblée, sous les applaudissements d'une large majorité de députés: "On est dans un hémicycle où, pour la première fois, cette Assemblée est présidée par une femme. J’ai cinq vice-présidentes à mes côtés, j’ai une première questeure, quatre présidentes de groupe, etc. Arrêtez!"

"C'est une honte"

Dans la foulée de Yaël Braun-Pivet, Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée, s'est également insurgée contre "les députés Nupes qui s'expriment au nom des femmes".

"On ne les a pas attendus et on n'a pas besoin d'eux", a-t-elle ajouté.

Alors que les députés Renaissance et LR semblaient faire front contre la Nupes et soutenaient la présidente de l'hémicycle, Sandrine Rousseau, députée écologiste, leur a, à son tour, envoyé: "Ce n'est pas parce qu'il y a une présidente que vous n'êtes pas sexistes."

Ce sur quoi le député LFI Ugo Bernalicis a surrenchéri, dans un énième rappel au règlement - cette fois-ci très virulent envers Yaël Braun-Pivet. "Il y a une drôle de coïncidence: à chaque fois que vous présidez la séance, il y a des incidents. Je pense que vous n’êtes pas présidente de l’Assemblée nationale, vous êtes un agent provocateur", a-t-il lancé.

Une attaque à laquelle la présidente de l'Assemblée n'a pas directement répondu. Yaël Braun-Pivet a tout de même fixé pendant plusieurs secondes Ugo Bernalicis, qui a assumé ses propos d'un hochement de tête.

Plusieurs députées sont alors venues défendre la présidente au micro. Parmi elles, Perrine Goulet, députée Modem, a estimé que l'"insulte" était "inadmissible". "C'est une honte. Quand on défend les femmes, on ne s'attaque pas à la présidente", a-t-elle fustigé avant que les débats ne reprennent dans un calme temporaire.

Théo Putavy