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Parlement

Retraites: le patron du groupe Liot évoque "l'hypothèse" d'une motion de censure si "les droits de l'opposition sont bafoués"

Bertrand Pancher arrive à Matignon, à Paris le 29 juin 2022

Bertrand Pancher arrive à Matignon, à Paris le 29 juin 2022 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Bertrand Pancher défend le texte porté par son camp, lequel consiste notamment à abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Il met la pression sur le gouvernement et la majorité qui font tout pour empêcher un vote sur cette proposition de loi.

Ils sont prêts à réfléchir à "toutes les alternatives". Invité de Public Sénat, le président du groupe Liot Bertrand Pancher a indiqué qu'une motion de censure est une "hypothèse" si "les droits de l'opposition sont bafoués", tout comme le fait de "ne plus siéger" à l'Assemblée nationale.

En cause: le texte défendu par ses troupes, qui consiste notamment à abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite. Craignant un revers majeur, les macronistes font tout empêcher son vote, et se rangent derrière l'article 40 de la Constitution, selon lequel les parlementaires ne peuvent proposer des mesures créant une dépense non-financée.

"Renverser complétement le gouvernement"

Un tel scénario reviendrait à "l’acceptation que quand on est dans la majorité on peut faire passer n’importe quel type de loi et quand on est dans l’opposition on est complétement bâillonnés", a taclé Bertrand Pancher.

En évoquant l'éventualité d'une motion de censure, le député de la Meuse met la pression sur le camp présidentiel. La dernière fois que son groupe a déposé une disposition de ce type, après le 49.3 sur la réforme des retraites, le couperet est passé à 9 voix près pour le gouvernement.

"J’ai été très étonné de la façon dont on a fédéré un nombre plus important de parlementaires que ce que je pensais lors de notre dépôt de la motion de censure", a confié Bertrand Pancher. Avant de prévenir:

"Si nous déposons à un moment ou à un autre à nouveau une motion de censure, c’est cette fois-ci pour renverser complétement le gouvernement."

La proposition de loi de son groupe sera examinée ce mercredi en commission des affaires sociales, où le rapport de force entre opposants et soutiens de la réforme des retraites s'annonce équilibré. Le texte doit ensuite être examinée dans l'hémicycle le 8 juin.

Baptiste Farge