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Parlement

Quand des députés se retrouvent à la messe

Ils étaient une trentaine d'élus présents mardi soir à la messe organisée à la basilique Sainte-Clotilde, dans le 7ème arrondissement de Paris.

Ils étaient une trentaine d'élus présents mardi soir à la messe organisée à la basilique Sainte-Clotilde, dans le 7ème arrondissement de Paris. - -

C’est une tradition méconnue : à chaque rentrée parlementaire, l’Église catholique organise une messe à Paris pour les députés et les sénateurs. Cette année, avec l’actualité autour du mariage homosexuel, cet office était célébré dans un contexte très particulier.

Une messe particulière. Chaque année depuis 1992, l’Eglise catholique propose un office religieux destiné aux députés et sénateurs. Mardi soir, ils étaient une trentaine d'élus, la plupart de droite, à se retrouver à la basilique Sainte-Clotilde de Paris. Mais ils l'assurent : le temps d’une messe, ils laissent leur étiquette politique de côté.

"C'est un recueillement entre personnalités politiques", rien de plus, affirme ainsi le député UMP du Var Philippe Vitel.

Quant à Jean-Pierre Raffarin, il explique : "Je mets en harmonie mes convictions et mon action publique. Et ça ne fait pas de mal de mettre un peu spirituel dans la vie politique !"

Réunir les députés pour faire passer des messages

Mais réunir ces croyants très influents permet aussi à l’Église d'essayer de faire passer ses messages directement aux politiques. "Ce n'est pas l'Eglise qui décide de la manière dont les réponses sont apportées, reconnaît le père Laurent Stalla-Bourdillon. Mais elle souhaite pouvoir apporter sa contribution aux débats de société".

Pendant une heure mardi, l’archevêque de Paris a ainsi redit son opposition frontale au mariage homosexuel. Une réflexion bienvenue dans le débat, estiment certains élus à la sortie de l’office.

Rachida Dati, députée européenne, estime ainsi que "l’Eglise doit être entendue comme tout autre représentant de la société française". De son côté, le député UMP des Yvelines Jean-Frédéric Poisson précise sa façon de voir les choses : "J’essaie de faire en sorte de défendre ce à quoi je crois partout où je suis, y compris dans l’hémicycle, et pourquoi pas avec des arguments qui proviennent de la foi", explique-t-il.

Ces catholiques pratiquants veulent croire qu’ils pourront faire reculer le gouvernement. Le report d’une quinzaine de jours de l’examen du texte au Parlement sonne pour eux comme une première victoire.