Quand Claude Bartolone fait la leçon à l'exécutif
Le président de l'Assemblée nationale, troisième personnage de l'Etat, n'est pas tenu à un devoir de réserve. Contrairement aux ministres qui eux doivent, en toute logique, garder leurs critiques pour eux-mêmes. Dans une interview accordée au journal Le Monde, le maître du perchoir dispense ses conseils et déclare qu'il est temps de "tirer les leçons pour envisager le nouveau temps du quinquennat".
Resserrer les rangs de la majorité au sens large
Ni une, ni deux, Claude Bartolone en fixe les priorités. Sur le plan de la stratégie politique, il faut, explique-t-il, ressouder les liens distendus entre l'exécutif et les partis de la majorité, les socialistes mais aussi les communistes et les écologistes. "Nous ne pouvons pas continuer avec un groupe socialiste qui ne se sent parfois pas écouté, un groupe écologiste qui ne sait pas exactement s'il veut rester ou partir et un groupe communiste qui a l'impression de ne pas être entendu", précise-t-il.
Montrer des signes à l'électorat de gauche
Sur le plan de la politique au sens large, l’élu de Seine-Saint-Denis estime qu'il " faut repréciser notre (celle de la majorité) pour les années qui viennent". Là aussi, il établit sa liste des urgences: Logement, santé, quartiers populaires et formation professionnelle...
Concernant la politique extérieure et notamment les relations avec l'Allemagne, Claude Bartolone se révèle très critique vis-à-vis de la position du chef de l'Etat. "Ce que Hollande appelle la 'tension amicale' avec l’Allemagne, pour moi c’est la tension tout court, et, s’il le faut, la confrontation", explique-t-il.