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Parlement

"Putain, il est chiant lui"... Mais à qui François de Rugy s'adressait-il?

Alors que le micro n’était pas coupé, le président de l’Assemblée nationale a tenu ce mardi des propos familiers au perchoir. Mais la grande question est à l’attention de qui? Si la scène laisse penser qu’il l’adresse à un député communiste, lui assure qu’il réagissait à un SMS. Extraits.

17h34 ce mardi, alors que l'hémicycle se penche sur le projet de loi d'habilitation à réformer le code du Travail par ordonnances, François de Rugy donne la parole au communiste Jean-Paul Dufrègne. Depuis le perchoir, le président de l'Assemblée soupire et chuchote, la mine consternée: "Putain, il est chiant lui".

Sur le coup, personne ne semble avoir entendu la familiarité de ces propos. Mais c'était sans compter sur l'oreille attentive de Politis, le premier à avoir souligné l'insulte, fort embarrassante pour François de Rugy. Informé via Twitter, un autre député communiste, Sébastien Jumel, demande alors au micro au président de l'Assemblée nationale de s'expliquer.

"Je voulais simplement faire un rappel au règlement pour dire que, quelles que soient les interventions des parlementaires, qu’ils soient dans la ligne du gouvernement ou non, le président de l’Assemblée est filmé, considérant qu’un camarade député est 'chiant' lorsqu’il parle. Et je n’ose penser que c’est de lui dont il s’agissait. Donc je veux faire un rappel au règlement pour dire que, quelles que soient les opinions défendues dans cet hémicycle, nous puissions valablement les défendre dans l’intérêt des électeurs que nous représentons, des territoires dont nous sommes l’émanation et de la République dont nous sommes la représentation."

"Je réagissais à un SMS"

Peu surpris, François de Rugy a immédiatement réagi:

"Je tiens à vous dire avec la plus grande solennité que ça ne s’adressait aucunement à un député ni de votre groupe, ni d’un autre groupe, que j’ai informé, d’ailleurs, votre président de groupe, André Chassaigne dès que j’ai eu connaissance de ces commentaires sur Twitter, qui sont une mauvaise interprétation. En effet, je pensais que mon micro était coupé et je réagissais à un message que j’avais reçu par SMS. Voilà", s’est-il justifié.

Le président de l’Assemblée a également adressé un message aux journalistes, leur demandant d’arrêter leurs commentaires. Pour autant, difficile de savoir si François de Rugy dit vrai. Selon Le Lab, deux portables sont bien présents devant lui au moment où il prononce son insulte. Néanmoins, les secondes précédant ses propos ne le montrent pas vraiment en train de consulter son téléphone.

P. P.