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Parlement

Pouvoir d'achat: les sénateurs LR mis en échec par la gauche et les centristes sur le RSA

McKinsey: le Sénat saisit la justice pour "suspicion de faux témoignage"

McKinsey: le Sénat saisit la justice pour "suspicion de faux témoignage" - BERTRAND GUAY © 2019 AFP

Alors que le Sénat a une majorité d'élus de droite, un amendement défendu par Bruno Retailleau (Les Républicains) visant à réduire la revalorisation du RSA a été rejeté ce jeudi.

Le Sénat à majorité de droite a rejeté ce jeudi soir, dans le cadre du projet de loi pouvoir d'achat, un amendement porté par le groupe LR visant à réduire la revalorisation prévue du Revenu de solidarité active (RSA).

L'amendement défendu notamment par le président du groupe Bruno Retailleau a été rejeté par 143 voix pour et 185 voix contre. Seul LR a voté pour. Le groupe Indépendants s'est abstenu et tous les autres groupes, y compris les centristes, ont voté contre.

Il visait à abaisser à 3,5% la revalorisation anticipée du RSA, contre 4% prévus dans le texte voté par les députés. Sont notamment concernées par la revalorisation de 4%, en plus des retraites, les allocations familiales et minima sociaux, comme le RSA, l'Allocation adulte handicapé (AAH) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.

"On touche à l'indécence"

3,5% correspond au taux de revalorisation du point d'indice des fonctionnaires. Pour les sénateurs LR, "il n'y a pas lieu de revaloriser" le RSA "à un taux supérieur à celui des personnes exerçant une activité professionnelle".

Le ministre du Travail Olivier Dussopt s'est vivement opposé à cette différenciation des taux de revalorisation, soulignant qu'"il y a une force symbolique à ne pas traiter les plus abimés de nos concitoyens de la même manière que les autres".

La gauche, rejointe par les centristes, s'est élevée contre la proposition LR. "On touche à l'indécence", s'est écrié Pierre Laurent (PCF).

"Particulièrement choquée", la socialiste Corinne Féret a demandé "comment peut-on vivre" avec 575 euros pour une personne. "Quand on a si peu, 3 euros (différence entre les deux taux de revalorisation) c'est important", a-t-elle souligné.

"Non à la différenciation, parce que notre société est très fracturée", a également déclaré le centriste Olivier Henno. "Si on envoie ce message là, on ne rassemble pas la société française mais on accroît la fracture", a-t-il ajouté.

A.G avec AFP