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Petite enfance: l'Assemblée nationale vote la création d'une commission d'enquête sur les crèches

L'Assemblée nationale a voté ce mardi 28 novembre la création d'une commission d'enquête sur les crèches.

Une commission d'enquête sur le modèle des crèches et la qualité d'accueil des jeunes enfants va bientôt voir le jour, a voté ce mardi 28 novembre l'Assemblée nationale afin d'éclaircir le "modèle économique" d'un secteur où les dérives de certains établissements ont été épinglées ces derniers mois.

La proposition de LFI a été adoptée par 178 voix contre 161, avec le soutien de tous les députés de gauche, du groupe indépendant Liot et du Rassemblement national, malgré l'opposition de la droite et d'une large partie du camp présidentiel.

Contre les "usines" à bébés

Sous l'impulsion des insoumis, cette commission d'enquête va être créée après plusieurs scandales dans des crèches privées et la sortie de deux livres qui dénoncent des "usines" à bébés.

"Victoire", s'est exclamée sur X, anciennement Twitter, Mathilde Panot, la présidente des députés LFI à l'Assemblée. "Le combat avance pour que la dignité des enfants ne puisse être sacrifiée par la marchandisation du secteur."

L'initiative de LFI se base notamment sur les conclusions d'un rapport alarmant publié en avril par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), missionnée par le gouvernement après la mort d'un bébé de 11 mois dans une crèche privée à Lyon en 2022.

Les inspecteurs avaient relevé une qualité d'accueil "très disparate" dans le secteur et recueilli des témoignages dans le public et le privé de professionnels et de parents, décrivant des situations s'apparentant à de la maltraitance dans certains établissements.

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Deux livres-enquêtes parus en septembre - "Le prix du berceau" et "Babyzness" - ont à nouveau mis le sujet sur la table, en jetant une lumière crue sur le mode de fonctionnement de certaines structures du secteur privé, où se joue une course au rendement au détriment des enfants.

"La maltraitance ne tombe pas du ciel, elle ne peut pas non plus se résumer à une succession d'erreurs individuelles ou d'actes malveillants" mais "elle trouve son origine dans le modèle économique des crèches", a estimé William Martinet dans l'hémicycle.

Évoquant le scandale des maisons de retraite du groupe Orpea, l'Insoumis redoute que se reproduisent "les mêmes dérives de la financiarisation" dans la petite enfance.

T.P. avec AFP