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Parlement

Marche contre l'antisémitisme: Élisabeth Borne accuse le RN de vouloir "faire oublier d'où il vient"

La Première ministre a tancé les députés du groupe de Marine Le Pen tout en attaquant La France insoumise qui a boycotté la manifestation de dimanche, l'accusant de "salir cette marche à coup de mensonges indignes".

185.000 personnes ont défilé ce dimanche en France contre l'antisémitisme, dont 105.000 à Paris. Cette marche a été vue par Yaël Braun-Pivet, qui la co-organisait avec Gérard Larcher, comme "un succès populaire". Élisabeth Borne était présente à ses côtés derrière une banderole "Pour la République, contre l'antisémitisme".

Interrogé par le président des députés Renaissance Sylvain Maillard, la Première ministre a jugé ce mardi que "la France avait été au rendez-vous".

"Ceux qui croient pouvoir faire oublier d'où ils viennent"

Avant d'évoquer les polémiques qui ont émaillé la préparation de cette mobilisation en pleine explosion des actes antisémites en France. 1.518 ont été commis depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, d'après le décompte de Gérald Darmanin.

"Je ne reviendrai pas sur ceux qui croient pouvoir faire oublier d'où ils viennent", a ainsi lancé la locataire de Matignon en regardant le banc des députés RN.

Marine Le Pen et ses députés, accompagnés de Jordan Bardella, le patron du mouvement, ont défilé dans le cortège parisien. Cette participation a fait grincer des dents une partie de la majorité présidentielle, à l'instar du porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Le ministre avait jugé mercredi que le mouvement cofondé par Jean-Marie Le Pen, condamné à six reprises pour des propos antisémites, n'avait "pas sa place" dans la manifestation.

"Ceux qui ont tenté de salir cette marche à coup de mensonges indignes"

"Je ne reviendrai pas non plus sur l'attitude de ceux qui refusent de marcher contre l'antisémitisme et ont tenté de salir cette marche à coup de mensonges indignes. Je n'ai pas besoin d'en dire plus", a encore commenté Élisabeth Borne, en se tournant cette fois-ci vers le côté gauche de l'hémicycle.

La cheffe du gouvernement n'a visiblement pas apprécié le boycott de la manifestation par La France insoumise. "Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme", avait jugé le mouvement dans un communiqué de presse.

La marche de dimanche "rendue rabougrie"

Les députés insoumis ont préféré rendre un hommage devant le mémorial du Vel d'Hiv' dimanche matin. Cette cérémonie a cependant été perturbée par des manifestants, brandissant des panneaux "Touche pas à ma mémoire".

À l'issue de la manifestation, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'elle avait été un échec. "Le rejet de l'antisémitisme est plus large en France. Ils l'ont rabougri et rendu ambigu. Le peuple français restera uni malgré ses dirigeants", a jugé l'ex-candidat à la présidentielle sur X (anciennement Twitter).

Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement, a de son côté évoqué "des journalistes agressés, "des militants de la paix frappés", "des députés menacés de mort", des "musulmans insultés dans ce pays".

Si la marche a eu lieu sans échauffourées notables, deux journalistes de France inter ont été "victimes d'insultes et d'invectives" lors de la manifestation à Paris, d'après Radio France.

Marie-Pierre Bourgeois