BFMTV
Parlement

Loi Travail: Les Républicains ironisent sur le report annoncé

Christian Jacob a rebondi vivement sur le report de la loi Travail.

Christian Jacob a rebondi vivement sur le report de la loi Travail. - BFMTV

"Sur quelle légitimité votre gouvernement peut-il encore s'appuyer?", a demandé Christian Jacob à Manuel Valls mardi. Le Premier ministre, lui, juge "exagéré" de parler de "reculade" après le report de 15 jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi Travail.

"Votre loi vient de faire pschitt." "Nous vivons une farce, une véritable mascarade avec la loi Travail." "Sur quelle légitimité votre gouvernement peut-il encore s'appuyer?" "Le report de la loi n'est rien d'autre qu'une humiliation".

C'est un Christian Jacob gonflé à bloc qui a interrogé Manuel Valls mardi à l'Assemblée nationale après le report de 15 jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi Travail.

"Il y a un texte (...) qui a été adressé au Conseil d'Etat. Le Conseil des ministres va examiner, quinze jours après la date qui avait été prévue ce texte que nous souhaitons. Franchement, parler de reculade, n'est-ce pas un peu exagéré?" a lancé le Premier ministre au chef de file des députés Les Républicains.

"Vous en connaissez, dans les exemples de reculades, je peux citer un certain nombre de reculades dans la majorité précédente", a-t-il poursuivi. "Avons-nous depuis que nous gouvernons, depuis que je suis Premier ministre, dû reculer sur tel ou tel texte, avons-nous dû changer telle ou telle position, après le débat nécessaire?" a affirmé Manuel. Valls, suscitant des protestations sur les bancs de droite.

Vers une adoption définitive cet été 

L'Assemblée nationale examinera le projet de loi de la ministre Myriam El Khomri, dénoncé par une partie de la gauche et une grande partie des syndicats, "à la fin du mois d'avril et au début du mois de mai", a-t-il confirmé. L'exécutif vise une adoption définitive avant la fin de la session parlementaire en juillet.

"Votre question au fond traduit une inquiétude: quand la gauche réforme, quand elle va de l'avant, quand elle donne à la fois des libertés aux entreprises et des protections aux salariés, ça vous gêne", a lancé Manuel Valls à Manuel Jacob, en soulignant que plusieurs parlementaires de droite avaient exprimé leur soutien au texte.

Une ministre "assez taillée"?

La ministre du Travail n'était pas présente sur les bancs de l'Assemblée après son "accident domestique" mardi matin. En pointe contre la loi Travail, le député socialiste Yann Galut se demande si la jeune ministre était "assez taillée pour affronter un tel texte", étant donné son expérience.

"Souvent attaquée, parfois par des gens de gauche"

Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a appelé "à la retenue" à l'égard de la ministre. "Ce qui est vrai c'est que la manière dont cette jeune ministre est souvent attaquée, parfois par des gens de gauche, je crois, pèse beaucoup aussi sur elle et je veux lui dire ici toute mon amitié et ma solidarité et appeler tout le monde à un petit peu plus de retenue et de fraternité", a déclaré Jean-Marie Le Guen sur France Inter.

Des propos "méprisables" pour le chef de files des députés du Front de gauche. Arrêtons ce petit jeu lamentable", implore André Chassaigne qui "pense qu'elle aura à ses côtés d'autres ministres pour défendre l'indéfendable".

K. L.