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Parlement

LFI et RN "prêts" à repartir en campagne en cas de dissolution de l'Assemblée nationale

Sébastien Chenu et Clémentine Autain

Sébastien Chenu et Clémentine Autain - Joël SAGET - Ludovic MARIN - AFP

Les deux partis d'opposition se préparent à une potentielle dissolution de l'hémicycle, alors qu'Emmanuel Macron a brandi la menace en cas de motion de censure.

La députée LFI Clémentine Autain, tout comme son collègue du RN Sébastien Chenu se sont dit ce dimanche, chacun de leur côté, "prêts" à retourner devant les électeurs en cas de dissolution de l'Assemblée, où le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative.

LFI juge une dissolution "probable"

"On est prêts. Non seulement on a les idées, le projet, les candidatures, mais nous avons même stocké du papier en cas de dissolution précipitée" pour imprimer tracts, professions de foi ou bulletins, a assuré Clémentine Autain sur Radio J.

Jugeant qu'une dissolution est "probable", sans en connaître le "terme", l'élue de Seine-Saint-Denis s'est montrée favorable à une telle option, n'étant "pas satisfaite des équilibres politiques aujourd'hui". "J'estime que la macronie n'a pas de majorité pour faire ce qu'elle fait", a-t-elle plaidé.

Clémentine Autain y voit aussi une façon pour Emmanuel Macron, qui a déjà brandi la menace d'une dissolution si le gouvernement était renversé par une motion de censure, de "tenir ses rangs, parce que ça commence déjà à fatiguer, ça commence déjà à contester au sein de la macronie".

"Il ne faut jamais avoir peur de retourner devant le peuple", a-t-elle encore souligné.

Le RN seul parti à progresser dans un sondage

Même discours de l'autre côté de l'échiquier politique. "Cela ne nous fait pas peur", a abondé dans le même temps le député RN Sébastien Chenu sur BFMTV.

"Nous sommes prêts, parce que nous sommes un parti de militants avec des hommes et des femmes qui veulent conquérir le pouvoir pour mener une autre politique", a ajouté le vice-président de l'Assemblée. "Nous sommes prêts à partir en campagne, nous sommes prêts à gouverner le pays", a martelé l'élu du Nord.

"Si les Français veulent (...) confier cette majorité au Rassemblement national pour porter une autre politique, on ne va pas se défiler", a-t-il insisté.

L'élu du Nord a de quoi voir cette possible décision d'un bon œil: le RN sortirait renforcé d'une dissolution de l'Assemblée, avec en perspective 21% des voix récoltées contre 19,2% en juin dernier, selon un sondage Ifop-Fiducial paru dans le JDD ce dimanche.

Il serait même le seul parti à bénéficier d'une dissolution, puisque Renaissance et la Nupes verraient leur nombre de sièges stagner (27% et 25%), voire légèrement diminuer pour la coalition de gauche.

Le gouvernement temporise

Malgré ces déclarations, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a rejeté l'idée d'une prochaine dissolution ce dimanche sur France 3. "Je ne vis pas dans un référentiel qui consisterait à donner une date de péremption à l'Assemblée nationale que nous ont confiée les Français", a-t-il affirmé.

Avant de marteler: "je pense que les Français ne souhaitent pas (de dissolution)".

Même son de cloche du côté du ministre de l'Agriculture pour qui "les termes ne sont pas posés aujourd'hui pour une dissolution". Une telle décision ne se justifierait qu'en cas de "blocage institutionnel suffisamment puissant pour que nous soyons dans une situation d'impossibilité", estime Marc Fesneau ce dimanche sur France Inter.

Emmanuel Macron a brandi en septembre la menace d'une dissolution, soit trois mois seulement après les législatives, si les oppositions s'alliaient dans une motion de censure pour renverser le gouvernement.

Juliette Desmonceaux avec AFP