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Le député aux 18 sociétés dans le collimateur des autorités de la transparence

Thierry Robert, ici à l'Assemblée, conteste l'analyse de la Haute autorité pour la transparence sur son cas.

Thierry Robert, ici à l'Assemblée, conteste l'analyse de la Haute autorité pour la transparence sur son cas. - Jacques Demarthon - AFP

Thierry Robert, député Modem de la Réunion, conteste les conclusions de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique à propos de sa déclaration de patrimoine. Son dossier pourrait être transmis au procureur.

Le parlementaire a-t-il sous-évalué son patrimoine ou est-ce la Haute autorité pour la transparence qui se trompe? Thierry Robert, député radical de gauche de la Réunion, n'est pas d'accord à propos de sa déclaration de patrimoine. Selon lui, la Haute autorité "a commis des erreurs d'appréciation" dans son évaluation de la déclaration (cette dernière n'est pas disponible en ligne: seule sa déclaration d'intérêts et d'activités est en accès libre).

"La Haute autorité laisse entendre qu'il y a un écart de 9 millions d'euros entre ce que j'ai déclaré et ce que j'aurais dû déclarer", explique l'élu, joint par BFMTV.com. Elle lui reproche d'une part d'avoir dissimulé des biens immobiliers à hauteur de 5 millions d'euros, et d'avoir sous-évalué des biens à hauteur de 4,5 millions d'euros d'autre part. La Haute autorité n’a pas souhaité répondre à nos questions. Elle devrait toutefois transmettre ce dossier au procureur, selon la délibération que nous avons pu consulter.

Le député reconnaît avoir une "situation particulière"

Thierry Robert conteste les reproches quii lui sont adressés. Sur la dissimulation de biens immobiliers, il fait la différence entre biens propres, dont il a déclaré la valeur, et biens sociaux: "dans le cas des biens sociaux, on déclare seulement les parts qu'on détient dans les sociétés concernées. Or légalement, ce sont ces sociétés qui sont propriétaires des biens immobiliers, pas moi". Quant à ses biens sous-évalués, le député soutient qu'il les a fait valider par des "experts agréés par les tribunaux".

"C'est vrai que j'ai une situation particulière", admet le député Modem, qui concède détenir des parts dans 18 sociétés différentes. "Mais j'ai toujours été transparent sur ma situation. Je suis l'un des premiers à avoir rendue publique ma déclaration", se défend-il. C'était en avril 2013: le député-maire de Saint-Leu avait annoncé percevoir environ 90.000 euros de revenus mensuels, dont 80.000 euros provenant de locations immobilières. En tout, l'élu est à la tête de trois entreprises de bâtiment, possède cinq immeubles et un trois-pièces dans les Yvelines.

"98% du patrimoine que j'ai déclaré a été acquis avant ma première élection, en 2008. Je l'assume, la politique n'est pas mon métier", justifie-t-il. A l'époque de sa déclaration, il avait d'ailleurs avoué en avoir "marre de payer tout le temps". "Si on continue à ne pas encourager l'investissement et le développement, oui (…) je pourrais quitter la France", avait-il lancé face à la presse.

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV