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Parlement

La pétition demandant la dissolution de la Brav-M classée par la commission des lois de l'Assemblée

Cette pétition avait récolté près de 264.000 signatures. Les députés de la majorité présidentielle, de la droite et du RN s'étaient opposés à ce qu'elle fasse l'objet d'un débat en séance publique.

La dissolution de la Brav-M ne sera pas débattue au Palais-Bourbon. Mise en ligne le 23 mars dernier sur le site de l'Assemblée nationale, la pétition appelant à la dissolution de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) a été classée par la commission des lois. La commission "a décidé de classer cette pétition lors de sa réunion du 5 avril 2023 à 14h30", peut-on lire sur le site de l'Assemblée. Ce mercredi après-midi, près de 264.000 personnes avaient signé le texte.

"Brigade créée en mars 2019 sous l’impulsion du préfet Lallement pour bâillonner le mouvement des gilets jaunes, elle est devenue l’un des symboles de la violence policière", estimaient les auteurs de la pétition. "Loin d’assurer un retour à l’apaisement, son action participe de l’augmentation des tensions, y compris à l’encontre des forces de l’ordre."

Éric Poulliat, député Renaissance désigné rapporteur, a plaidé pour le "classement" de la pétition qui appelait à "stopper le massacre". "Le mot 'massacre' à un sens", a fait valoir l'élu auprès de l'AFP. "On ne peut pas contester que des unités mobiles sont un complément utile aux traditionnelles brigades, dont les déplacements sont plus lents".

"Les agissements fautifs de quelques agents appellent à des réponses fermes", a-t-il poursuivi mais "le comportement fautif de quelques agents ne peut pas conduire à remettre en cause l'utilité des BRAV-M".

Les Insoumis furieux

Le lendemain de la mise en ligne de la pétition, Le Monde et Loopsider s'étaient fait l'écho d'un enregistrement audio où l'on pouvait entendre des policiers de la Brav-M insulter et menacer des jeunes manifestants contre la réforme des retraites à Paris, le 20 mars. Le préfet de police Laurent Nuñez avait alors annoncé la saisie de l'IGPN (Inspection générale de la Police nationale).

La Brav-M a également fait l'objet de nombreuses critiques de l'opposition depuis le début de la mobilisation contre la réforme, les Insoumis appelant également à sa dissolution. Après l'annonce du classement de la pétition, le député du Nord et monsieur sécurité de LFI Ugo Bernalicis a dénoncé un "scandale". "Le chiffre définitif est de 263.887 signataires en 13 jours! Les 500.000 étaient largement atteignables, mais par leur manœuvre, ils ne voulaient pas de débat en hémicycle. Ils salissent la démocratie."

Dans la foulée, Ugo Bernalicis a appelé à un rassemblement pour la dissolution de la Brav-M ce mercredi soir à 19 heures à Paris.

Vincent Gautier