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Parlement

L'héritière d'Estrosi poursuit son combat sur la reconnaissance faciale à l'Assemblée

Marine Brenier (LR) a succédé à l'Assemblée au président de Paca Christian Estrosi.

Marine Brenier (LR) a succédé à l'Assemblée au président de Paca Christian Estrosi. - Assemblée nationale

Marine Brenier a posé une question très politique ce mardi pour sa première à l'Assemblée. Elle s'est placée dans les pas de son prédécesseur et mentor Christian Estrosi.

Christian Estrosi a quitté l'Assemblée nationale en mars après 27 ans de mandat, mais ses dossiers et ses intérêts seront bien gardés. Elue dimanche députée à sa succession dans les Alpes-Maritimes, Marine Brenier a posé ce mardi sa première question au gouvernement. L'élue de 29 ans s'est placé dans les pas de son mentor en consacrant sa question à la sécurité des fan-zones durant l'Euro-2016 et en prônant la "reconnaissance faciale" des individus dangereux.

S'adressant au Premier ministre Manuel Valls, la présidente de Les Jeunes Républicains a déclaré s'être "engagée" auprès de ses électeurs à se "battre pour leur sécurité, première des libertés". "Lorsque vous avez décrété l'état d'urgence, nous, l'opposition, vous avons soutenu", a-t-elle poursuivi. "Ces mesures étaient nécessaires, mais insuffisantes", a ajouté celle qui était devenue adjointe au maire de Nice en 2014.

Ironie dans les rangs de gauche

Applaudie à plusieurs reprises sur ses bancs, elle l'a été également quand elle a cité le président de Paca. "A Nice, avec Christian Estrosi, nous avons développé un système de reconnaissance faciale, opérationnel dès maintenant. Pourquoi n'autorisez-vous pas l'utilisation de ce système?" a-t-elle demandé, suscitant quelques réactions ironiques dans les rangs de gauche.

Christian Estrosi, qui avait démissionné de l'Assemblée pour cause de cumul des mandats, est le suppléant de la nouvelle élue. Il l'a accompagnée mardi au Palais Bourbon.

Des obstacles dans la loi et la réglementation

Le ministre de l'Intérieur lui a répondu en commençant par lui adresser ses "sincères félicitations pour cette brillante élection de dimanche" (64,09% face au FN). Bernard Cazeneuve n'a pas manqué de relever que Christian Estrosi l'avait déjà interpellé à ce sujet.

Fort des 1 284 caméras implantées dans sa ville de Nice, Christian Estrosi avait sollicité l’Etat déjà mi-avril après avoir organisé, à grand renfort de médias, une démonstration avec figurants et vraie-fausse interpellation.

Les 18 et 19 mai, deux amendements déposés par Eric Ciotti, visant à autoriser la reconnaissance faciale, ont été rejetés à l'Assemblée nationale.

Tout en soulignant le "réel intérêt au plan opérationnel" de la reconnaissance faciale, Bernard Cazeneuve a opposé deux obstacles, notamment constitutionnels et réglementaires et assuré avoir engagé des travaux sur le sujet.

Brenier en situation de cumul

Christian Estrosi avait été élu pour la première fois dans cette circonscription, bastion historique de la droite, en 1988, devenant alors, à 32 ans, le benjamin de l'Assemblée nationale. Même âgée de seulement 29 ans, Marine Brenier ne pourra, elle, prétendre à ce titre puisque sa nouvelle collègue sur les bancs de l'Assemblée, Marion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse, n'est âgée que de 26 ans.

Christian Estrosi s'était engagé pendant la campagne à démissionner en cas de victoire de ses mandats de député et de maire de Nice. Mais le président de la région Paca est encore maire de Nice. 

Pour se conformer à la loi, sa protégée va en revanche devoir renoncer à l'un de ses mandats: soit au conseil municipal de Nice, soit au conseil départemental des Alpes-Maritimes.