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Jérôme Cahuzac se rend à sa convocation "l'esprit libre"

Jérôme Cahuzac mercredi matin

Jérôme Cahuzac mercredi matin - -

La commission d'enquête parlementaire présidée par Charles de Courson doit déterminer si le gouvernement était au courant avant la démission de l'ancien ministre du Budget.

L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, au coeur du plus gros scandale de l'ère Hollande, répond mercredi aux questions des députés d'une commission d'enquête parlementaire. Reste une interrogation centrale: que savaient François Hollande, Pierre Moscovici et les membres du gouvernement?

Cette audition devant la commission d'enquête parlementaire sur d'éventuels dysfonctionnements de l'Etat entre les révélations de Mediapart, le 4 décembre 2012, et les aveux de Jérôme Cahuzac, le 2 avril 2013, sera également sa première intervention publique depuis son mea-culpa sur BFMTV, le 16 avril.

Grave et contrit, il avait évoqué sa "part d'ombre" et avait reconnu avoir "commis une folle bêtise, une folle erreur", affirmant qu'il n'aurait pas dû accepter en mai 2012 le poste de ministre délégué au Budget que lui proposait François Hollande.

Ce mercredi, Jérôme Cahuzac explique sur Europe1.fr aller à cette convocation "l'esprit libre. Je répondrai à toutes les questions que voudront me poser les députés. Il s’agit pour moi de les aider à savoir s'il y a eu des dysfonctionnements au niveau de l'état. Je ne sortirai pas de ce cadre." Puis il ajoute n'avoir "rien préparé" de particulier avant cette audition.

Négligence? Complaisance?

"Notre mission est de savoir s'il y a eu entre le 5 décembre et le départ de Jérôme Cahuzac (du gouvernement, le 19 mars, ndlr), dans le cheminement de l'Etat, des dysfonctionnements ou non et savoir si telle ou telle décision aurait entravé le travail de la justice", a expliqué à l'AFP le rapporteur de la commission, le socialiste Alain Claeys.

L'ancien ministre "est resté acteur de l'appareil de l'Etat. Il sera intéressant d'avoir son sentiment, son analyse sur ce qui s'est passé durant cette période", a-t-il estimé. Et ceci même si une "muraille de Chine" avait été érigée avec l'administration fiscale dès le 10 décembre, empêchant le ministre du Budget d'avoir la moindre information sur l'enquête administrative le concernant menée par la Direction générale des Finances publiques.

La commission cherche notamment à savoir si cette enquête a été menée avec suffisamment de diligence et sans complaisance pour Jérôme Cahuzac, étant donné la gravité des accusations de Mediapart.

De nombreuses auditions ont déjà eu lieu

La commission d'enquête, dont le rapport doit être rendu en septembre, n'est "ni juge ni procureur" et ne se substitue pas à l'action judiciaire, mais les personnes auditionnées s'expriment néanmoins sous serment. Des informations découvertes dans le cadre de ce type d'auditions peuvent être transmises à la justice.

Présidée par le centriste Charles de Courson, la commission a déjà auditionné depuis le 21 mai nombre de hauts fonctionnaires de Bercy, les directeurs de cabinet de Jérôme Cahuzac et du ministre de l'Economie Pierre Moscovici, mais aussi Fabrice Arfi, le journaliste qui a révélé l'histoire, et le directeur de Mediapart, Edwy Plenel.

Parallèlement, plusieurs acteurs locaux ont été entendus, notamment Michel Gonelle, battu par Jérôme Cahuzac aux municipales de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) en 2001, mais aussi l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, candidat malheureux contre l'ancien ministre aux législatives de 2007.

Conséquence directe de l'affaire Cahuzac, l'Assemblée nationale a voté, édulcoré de la publication des parlementaires, ce mardi les textes sur la transparence en politique.


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S.A. avec AFP