BFMTV
Parlement

Jazz, hip-hop: les députés votent pour "professionnaliser" l'enseignement de toutes les danses

La coupe du monde de breakdance au théâtre du Châtelet à Paris le 4 décembre 2021.

La coupe du monde de breakdance au théâtre du Châtelet à Paris le 4 décembre 2021. - Anne-Christine Poujoulat

Le texte prévoit de modifier le code de l'éducation qui dispose que "nul ne peut enseigner la danse contre rétribution ou faire usage du titre de professeur de danse", sans un diplôme d'Etat, une équivalence ou une dispense. Une disposition qui ne concerne actuellement que les danses classique, contemporaine et jazz, et que la proposition de loi entend généraliser.

Les députés ont adopté jeudi un texte visant à "professionnaliser l'enseignement de la danse", une preuve de "reconnaissance" envers les professeurs selon ses auteures, des députés de gauche s'inquiétant d'une "sélection sociale" à venir, notamment dans les milieux populaires.

Soutenue par la ministre de la Culture Rachida Dati, la proposition de loi a été adoptée par 36 voix contre 6, et ira au Sénat. La plupart des groupes ont voté pour mais les députés LFI et GDR (à majorité communiste) ont voté contre. Les écologistes se sont abstenus.

Fabienne Colboc (Renaissance), co-rapporteure avec la LR Véronique Bazin-Legras, a défendu un texte "de reconnaissance" pour les professeurs. 

Enseigner le hip-hop comme la danse classique

Elle prévoit de modifier le code de l'éducation qui dispose que "nul ne peut enseigner la danse contre rétribution ou faire usage du titre de professeur de danse", sans un diplôme d'Etat, une équivalence ou une dispense.

L'article visé ne concerne actuellement que les danses classique, contemporaine et jazz, et le texte entend le généraliser à toutes les danses. Un décret en Conseil d'Etat doit définir ses conditions d'application.

"Le diplôme sera réévalué au niveau Bac +3, et ouvert à d'autres voies d'accès comme l'alternance et l'apprentissage", a précisé Rachida Dati.

Les professeurs qui "auront enseigné depuis plus de quatre ans" une danse jusque-là non encadrée pourront solliciter une dispense. Les détenteurs d'un diplôme d'une école privée aussi, via une procédure simplifiée.

Votre morning d'actu autour d'Apolline de Malherbe, chaque matin entre 6h30 et 9h. Un journal complet toutes les demi-heures pour bien attaquer la journée, de l'approfondissement avec Nicols Poincaré et Emmanuel Lechypre, de l'engagement auprès de nos auditeurs avec Amélie Rosique et son équipe de RMC s'engage avec vous, de l'humour à 7h20 et 8h20 avec Arnaud Demanche, la participation active de nos auditeurs au 3216, et des interviews incisive à 7h10, 7h40 et 8h10. Enfin, le rendez vous politique incontournable entre 8h30 et 9h avec le Face à Face d'Apolline de Malherbe. Appoline matin c'est votre réflexe info et notre plaisir quotidien !
On n'a pas osé vous en parler : Pourquoi certaines musiques donnent envie de danser ? - 07/03
1:28

"Crainte de sélection sociale"

Mais plusieurs députés de gauche ont exprimé leurs inquiétudes pour les professeurs, notamment dans les classes populaires, qui selon eux se verraient soudainement contraint de passer un diplôme, sans vouloir ou pouvoir le faire, faute de temps ou de moyens.

"Si vous enseignez une danse contre rémunération, et que vous n'avez pas le diplôme d'État, vous êtes passible de 15.000 euros d'amende. C'est ça qu'on est en train de voter", a martelé Hendrick Davi (LFI).

"Si, dans le cadre d'une animation, ils donnent des cours de hip-hop, ils ne seront absolument pas concernés", a tenté de rassurer la ministre, qui a fait voter un amendement excluant "l'animation" du champ de la loi. 

"Nous ne décidons pas par ce vote de créer le diplôme d'État de hip-hop", a ajouté Violette Spillebout (Renaissance), arguant qu'une concertation entre des représentants des disciplines et le ministère serait préalable à la création d'un diplôme.

"On vous parle de notre crainte de sélection sociale. Écrivons le décret (d'application) avant que la loi soit votée. Vous verrez qu'il y aura consensus", a rétorqué Yannick Monnet (PCF).

H.G. avec AFP