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Parlement

Ecotaxe: gauche et droite se renvoient la balle

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, mardi à l'Assemblée nationale.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, mardi à l'Assemblée nationale. - -

Après l'annonce de la suspension de l'écotaxe par le Premier ministre, l'Assemblée nationale a connu une séance mouvementée mardi. Les deux camps se renvoient la balle de cette taxe initiée par la droite, et votée par la gauche en 2009...

En 2009, la mesure avait fait consensus: l'écotaxe, nouvelle taxe sur les poids lourds qui devait entrer en vigueur le 1er janvier prochain, avait été initiée par la droite et votée par la gauche. Après les violentes manifestations qu'elle a provoquées en Bretagne ce week-end et le recul du gouvernement sur ce dossier, les deux camps s'en renvoient désormais la responsabilité.

"J'ai dû faire face à des décisions prises en 2009, que vous [la droite, ndlr] avez prise", a déclaré mardi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Je ne sais pas si Monsieur Borloo est en séance, il était ministre à l'époque", a-t-il lancé en direction des bancs de la droite, cherchant des yeux le député UDI Jean-Louis Borloo, à l'origine du Grenelle de l'environnement qui avait initié l'écotaxe.

"Ils pouvaient la supprimer tout de suite"

La député UMP Nathalie Kosciusko-Morizet a aussitôt réagi à l'attaque. "Ils [les socialistes, ndlr] trouvaient ça bien, ils trouvaient ça intelligent, l'écotaxe c'était eux, et comme tout à coup ça provoque des réactions, l'écotaxe ce n'est plus eux, c'est les précédents. S'ils trouvaient que c'était une mauvaise idée, ils pouvaient la supprimer tout de suite!", a-t-elle fustigé.

En réalité, la taxe faisait consensus au moment de son vote en 2009. UMP, Nouveau Centre et socialistes avaient voté pour; seuls les écologistes s'étaient abstenus. Finalement, mardi, le Premier ministre a annoncé la suspension de cette taxe sur toute la France. Un recul... qui satisfait l'opposition.

"C'est la reculade du jour, elle est assez pitoyable", a raillé en sortie de séance le député UMP Dominique Bussereau. Tout en reconnaissant que "la décision du Premier ministre nous va..."

Mathilde Tournier et avec Pierre Millet