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Deux sénateurs mettent leur réserve parlementaire en commun

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Les deux sénateurs de Haute-Vienne, de sensibilités différentes, ont annoncé ce mercredi qu'ils mettent en commun leur réserve parlementaire, une somme qui permet aux élus de financer des projets dans leurs circonscriptions mais dont l'utilisation est souvent critiquée pour son opacité.

Élus pour la première fois au Palais du Luxembourg en 2014, Marie-François Pérol-Dumont (PS) et son adversaire politique Jean-Marc Gabouty (UDI-UC) ont décidé d'attribuer ensemble leur réserve parlementaire, qui totalise 280.000 euros, en fonction de critères qu'ils ont définis: elle doit financer des projets dans des communes de moins de 5.000 habitants, pour des opérations qui ne sont pas déjà subventionnées.

"Nous avons dupliqué une pratique que nous connaissions quand je présidais le conseil général de Haute-Vienne et que Jean-Marc Gabouty y était le chef de l'opposition", a déclaré devant la presse Marie-Françoise Pérol-Dumont.

"Ca n'a rien de révolutionnaire". Pour Jean-Marc Gabouty "c'est une façon vertueuse d'utiliser les fonds publics": "le fait d'avoir des règles communes évite toute surenchère et nous met à l'abri de toute tentative de clientélisme".

La réserve parlementaire représente près de 52 millions d'euros pour les sénateurs, et plus de 80 millions pour les députés. En raison de nombreuses dérives, son utilisation est désormais encadrée et transparente.

Toutefois son existence est régulièrement remise en cause. "Avec la réserve, on confond les rôles", observe Marie-Françoise Pérol-Dumont. "Le parlementaire vote la loi, contrôle le gouvernement. Je ne pense pas que ce soit sa mission de distribuer des subsides" La semaine dernière le président des sénateurs socialistes Didier Guillaume avait proposé que la réserve ne soit plus attribuée par le parlementaire "à la tête du client", mais attribuée par le préfet dans le cadre de la commission départementale pour les grands dossiers d'investissement.

Mais pour Jean-Marc Gabouty, "la remettre entre les mains de l'État, ce serait comme pour la vignette, sa spécificité risque de disparaitre".

la rédaction avec AFP