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Parlement

"Des jugements moraux très parisiens": le chef des députés Horizons prêt à travailler avec le RN

Laurent Marcangeli, chef des députés Horizons, le 16 février 2024

Laurent Marcangeli, chef des députés Horizons, le 16 février 2024 - Ludovic MARIN / AFP

Laurent Marcangeli appelle à "combattre électoralement" Marine Le Pen, mais ne veut pas s'opposer par principe aux propositions du RN dans l'hémicycle.

Laurent Marcangeli inscrit ses pas dans ceux de Gabriel Attal. Comme le Premier ministre, le chef de file des députés Horizons se dit prêt à travailler avec le Rassemblement national, tout en appelant à le "combattre électoralement" sur le "terrain des idées" ce jeudi 15 février dans L'Opinion. "Les gens en ont marre qu'on leur fasse la morale", se justifie ce proche d'Édouard Philippe.

"Il m’est arrivé de voir des situations parfois loufoques où des choses correctement rédigées et susceptibles d’améliorer les textes ont été refusées parce que l’appartenance politique du rédacteur ne convenait pas à la bienséance", raconte -t-il.

Avant de considérer que "les Français nous demandent d'arrêter cela".

La loi immigration "ne passait pas sans les voix du RN"

Et d'insister: "Quand je vois le programme économique de Marine Le Pen par exemple, j’ai peur. Mais nous devons reconnaître que l’argument moral ne marche plus."

Avant lui, Gabriel Attal s'était dit prêt à travailler avec toutes les oppositions, quelles qu'elles soient, s'inscrivant ainsi à contre-courant de sa prédécesseuse, Élisabeth Borne, qui souhaitait uniquement bâtir des "compromis" avec les forces de "l'arc républicain", dont elle excluait le RN et La France insoumise.

Désormais, le gouvernement est-il prêt à construire des majorités avec l'extrême droite? "En réalité, c’est déjà arrivé. Sur la loi immigration, le texte ne passait pas sans les voix du RN. Et ça ne m’a pas choqué", a répondu Laurent Marcangeli dans l'Opinion. Un discours à rebours de celui de l'exécutif qui affirmait l'inverse. En réalité, le texte aurait pu être adopté avec une abstention du groupe lepéniste, mais pas en cas de vote contre.

Baptiste Farge